Ma parole est libre, ma plume aussi
ACP N°174 Arpenter le Champ Pénal
Approche indisciplinaire
PARIS. 19 janvier 2010. 17h30 - 19h30, Ce que l'ADN fait faire à la justice. Sociologie des traductions dans l'identification par analyse génétique en justice pénale ». Avec M. Bertrand Renard, docteur en criminologie, chargé de cours invité à l'Université Catholique de Louvain et chercheur au Département de criminologie de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (Bruxelles) et Mme Nicole Maestracci, magistrate, présidente du TGI de Melun. 24ème séance du séminaire de Pierre V. Tournier « Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contempo-raines ». Université Paris 1. Centre d’histoire sociale du 20ème siècle.
CHS 20ème siècle, 9 rue Malher, Paris 4ème, métro Saint-Paul (6ème étage).
Ouvert à toutes et à tous, sans inscription
Attendez-vous à trouver … 01. Population sous écrou stable depuis un an, nombre de détenus en baisse
02. Le kiosque
03. Du côté du passé : histoire du Syndicat des avocats de France (SAF)
Colloques & Séminaires
04. Paris. « Ce que l'ADN fait faire à la justice. Sociologie des traductions dans
l'identification par analyse génétique en justice pénale ».
05. Paris. « Solidarité et inégalités. Les femmes en prison à Lima (Pérou) »
06. Rennes. « L’incarcération. Quelle trace dans l’histoire familiale ?
07. Lille. « Regards sur l’enferment »
Nouvelles
08. Rue du Renard. Jean-Amédée Lathoud, Directeur de l’administration pénitentiaire
a pris ses fonctions le 11 janvier 2010. 09. Un nouveau directeur au CESDIP (Ministère de la Justice)
Déviances & Citoyenneté
10. Montpellier. « Prison, Politique et Citoyenneté ». Débat organisé par le GENEPI.
11. Aix-en-Provence « Sécurité et libertés. Prison et psychiatrie, une peine
à perpétuité ? »
12. Un temps de chien ?
International 13. Conference in Washington. “Crime and Punishment in Modern Europe, 1870-1990”
14. International Centre for Prison Studies (Londres)
A lire la semaine prochaine dans ACP
Chronique de Christian Demonchy, L’arbitraire de l’arbitrage
20 pages
*** LES COMPTES DU LUNDI ***
- 1. – Population sous écrou stable depuis un an, nombre de détenus en baisse
* Au 1er janvier 2010, le nombre de personnes sous écrou est de 66 089 (France entière) : 15 395 prévenus détenus, 45 583 condamnés détenus (soit 60 978 personnes détenues), 4 489 condamnés placés sous surveillance électronique et 622 condamnés en placement à l’extérieur, sans hébergement pénitentiaire.
* Le taux de prévenus parmi les personnes sous écrou est de 23 %. * 14 % des condamnés sous écrou font l’objet d’un aménagement de peine (semi-liberté, placement sous surveillance électronique, placement à l’extérieur avec ou sans hébergement pénitentiaire
Evolution au cours des 12 dernier mois * Le nombre de personnes sous écrou est stable (89 personnes de moins sur les douze derniers mois, taux d’accroissement annuel de - 0,1 %) ;
* Le nombre de détenus est aussi en baisse (1 274 détenus de moins sur les 12 derniers mois, taux d’accroissement annuel - 2,0 %).
Surpopulation * Au cours des 12 derniers mois, le nombre de places opérationnelles en détention est passé de 51 997 à 54 988 (+ 2 991, taux d’accroissement annuel de 5,8 %).
* Le nombre de détenus en surnombre est de 9 653. Il est en baisse (3 016 de moins en douze mois, taux d’accroissement annuel de - 24 %). On retrouve le niveau de janvier 2007. Cet indice mesure l’état de surpopulation en tenant compte de la situation de chaque établissement, de chaque quartier pour les centres pénitentiaire (maximum de 14 589 au 1er juillet 2008).
France entière
2007 | 2008 | 2009 | 2010 | ||||
1/1 | 1/7 | 1/1 | 1/7 | 1/1 | 1/7 | 1/1 | |
Places opérationnelles | 50 588 | 50 557 | 50 693 | 50 806 | 51 997 | 53 441 | 54 988 |
Détenus | 58 402 | 61 810 | 61 076 | 64 250 | 62 252 | 63 189 | 60 978 |
Surpopulation apparente | 7 814 | 11 253 | 10 383 | 13 444 | 10 255 | 9 748 | 5 990 |
Places inoccupées | 1 966 | 1 342 | 1 565 | 1 145 | 2 414* | 2 397 | 3 663* |
Détenus en surnombre | 9 780 | 12 595 | 11 948 | 14 589 | 12 669 | 12 145 | 9 653 |
* L’augmentation des places inoccupées est en partie liée à l’ouverture de nouveaux établissements (exemple : Béziers : 243 places inoccupées quartier MA et 334 en quartier CD).
* Au 1er janvier 2010, on compte 374 détenus qui dorment sur un matelas installé à même le sol. Ils étaient 492 détenus au 1er décembre 2009 (soit une baisse de 24 % en un mois) Ce nombre était de 506 au 1er septembre 2009, le maximum (1 100) ayant été atteint fin 2008.
Source à indiquer : Pierre V. Tournier, Arpenter le champ pénal (ACP) / sur la base de la statistique mensuelle de la population sous écrou (DAP / PMJ5).*** LE KIOSQUE ***
- 2. - Ouvrages
Martine Herzog-Evans (Dir.), « La prison dans la ville », Editions Erès, coll. Questions actuelles de criminologie, novembre 2009, 136 pages, 15€.
Alain Bauer et François-Bernard Huyghe, « Les terroristes disent toujours ce qu’ils vont faire », PUF, 2001, 29€.
Présentation de l’éditeur : Que se passe-t-il dans la tête d’un terroriste qui se dit révolutionnaire ? Quelles idées tuent qui ? Quels écrits annoncent ou justifient l’attentat ? Comment dans des démocraties européennes des années 70/80, social-démocrates ou libérales, finit-on par abattre des civils, au nom de masses qui rechignent à se révolter ? Quelles vagues ont précédé, quelles vagues suivront ? Avant de juger ou d’anticiper, il faut commencer par savoir comment, à partir des notions très contestées de terrorisme et de révolution, s’élabore un corpus idéologique, comment il est interprété. Et comment les circonstances transforment parfois des intellectuels d’encre en intellectuels de poudre ou des tueurs en théoriciens. C’est désormais possible avec cette anthologie - sources, confessions, justifications, doctrines, communiqués - dont se nourrit l’action armée et qui éclaire les mécanismes du passage à l’acte, ses constantes et ses répétitions. Hier, un lecteur attentif aurait sans doute pu prévoir quelles idées déboucheraient sur quelles violences. Regretterons-nous demain de ne pas l’avoir fait maintenant ?
Alain Bauer, professeur de criminologie au CNAM, à New York et Beijing. Consultant sur le terrorisme des Polices de New York ou Los Angeles, auteur de nombreux ouvrages sur la police, les questions criminelles ou le terrorisme.
François-Bernard Huyghe, docteur d’État en sciences politiques, chercheur à l’Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS), blogger influent (www.huyghe.fr) est l’auteur d’ouvrages sur les rapports entre idéologies, information et violence, comme L’ennemi à l’ère numérique (PUF) ou Maîtres du faire croire, de la propagande à l’influence.
*** DU COTÉ DU PASSÉ ***
- 3. - Vient de paraître : le tome 2 des Annales du Syndicat des Avocats de France (SAF)
Annales du Syndicat des Avocats de France - tome 1 : 1972-1992 « Les vingt ans du SAF ».
Annales du Syndicat des Avocats de France – tome 2 : 1993-2008 « Le temps des responsabilités professionnelles et politiques. »
Tome 1 : 30 € ; tome 2 : 40 €. Les deux ensemble : 60 €. A commander à SAF Communication, 34, rue Saint Lazare 75009 Paris, , frais d’envoi en sus.
Présentation de l’éditeur. « Le Syndicat des Avocats de France approche de la quarantaine. Créé en 1972-1974, dans la période initiale de l’Union de la gauche, il est parvenu à réunir et maintenir en son sein, même après la rupture entre les partis de la gauche de gouvernement en 1977, puis l’expérience mitterrandienne, la plupart des courants de gauche qui, au sein de la profession d’avocat, militent pour les libertés et les droits de l’homme, les droits sociaux, ceux des étrangers, un système judiciaire plus juste et qui sont attachés à un accès plus égal des différentes catégories de la population au droit et à la Justice.
De plus en plus, avec les dérives affairistes qui menacent la profession d’avocat, le SAF apparaît comme le tenant principal d’une fonction de défense indépendante, au service des particuliers, des associations, des syndicats de salariés, des collectivités publiques, libre des sujétions financières, attachée à une déontologie rigoureuse et commune à tous les avocats.
Les résultats qu’il obtient dans les consultations électorales professionnelles, notamment aux alentours de 20% dans le collège général du Conseil National des Barreaux, les postes de responsabilité ordinale auxquels accèdent nombre de ses militants, bâtonniers ou membres de conseil de l’ordre, attestent de sa vitalité et de son autorité et en font un interlocuteur nécessaire.
Cet itinéraire militant dans la Justice et notre droit des quarante dernières années est retracé dans deux volumes des Annales du SAF rassemblées par Claude Michel, avocat honoraire, ancien bâtonnier de la Seine Saint Denis, l’un des fondateurs du Syndicat, avec le concours d’un jeune sociologue Jean Philippe Tonneau.
Le premier volume, publié en 2005, couvre les années 1972-1992. Il évoque les conditions de la création du Syndicat, dans le sillage du Syndicat de la Magistrature, après les événements de 1968, sa participation aux luttes de la décennie sécuritaire jusqu’à l’accession de la gauche au Pouvoir et les difficultés, espoirs et controverses nés de l’alternance.
Le second volume s’achève fin 2008 après avoir analysé le temps des responsabilités professionnelles et politiques. Jean Louis Borie, président en exercice, dans une postface, évoque le grand tournant qui confronte, depuis 2009, année de tous les dangers, la profession d’avocat à son avenir.
Parcourir ces deux épais volumes, richement illustrés de photographies, portraits et documents, permettra aux lecteurs, jeunes ou moins jeunes, de méditer sur les à-coups et les tendances durables qui rythment l’histoire contemporaine de notre pays, en particulier celle des droits et libertés, d’en tirer quelques leçons et de ressourcer et tremper leur engagement de citoyens.
*** COLLOQUES ET SÉMINAIRES ***
*** PARIS RIVE DROITE, RIVE GAUCHE ***
- 4. - RAPPEL. PARIS. 19 janvier 2010. 17h30 - 19h30, 24ème séance du Séminaire « Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contemporaines ». Université Paris 1. Centre d’histoire sociale du 20ème siècle. Avec M. Bertrand Renard, docteur en criminologie, chargé de cours invité à l'Université Catholique de Louvain et chercheur au Département de criminologie de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (Bruxelles) : « Ce que l'ADN fait faire à la justice. Sociologie des traductions dans l'identification par analyse génétique en justice pénale ».
- Discutante : Mme Nicole Maestracci, magistrate, présidente du TGI de Melun.
- Lieu : CHS 20ème siècle, 9 rue Malher, Paris 4ème, métro Saint-Paul (6ème étage).
- Ouvert à toutes et à tous, sans inscription.
______________________________- 5. - PARIS. Vendredi 22 janvier 2010. 16-18h. « Solidarité et inégalités. Les femmes en prison à Lima (Pérou) », par Chloé Constant dans le cadre du séminaire « Genre et mobilités » du Centre de recherche et de documentation sur l’Amérique tatine (CREDAL),
- Lieu : Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine, 28 rue Saint-Guillaume 75007 Paris, Salle Paul Rivet, 5ème étage.
* Contact : cerpos-bounces@u-paris10.fr*** EN RÉGION ***
- 6 - RAPPEL. RENNES. Vendredi 22 janvier 2010. 9h - 17h30. « L’incarcération. Quelle trace dans l’histoire familiale ? » Colloque national organisé par l’associa-tion Enjeux d’enfants Grand Ouest, au Centre culturel le Triangle. Communications de Pierre V. Tournier, démographe, François de Singly, sociologue, Anne Encelin-Schutzenberger, psychanalyste. Table ronde sur le thème « Quels accompagnements pour la personne détenue et ses enfants ? avec des professionnels et représentants de la société civile. Synthèse par Nathalie Woog de Caqueray.
Tarif (repas compris) : 75 €. Etudiant : 30€
- Lieu : Le Triangle, Boulevard de Yougoslavie
______________________________- 7. LILLE. Vendredi 22 janvier. 9h. « Regards sur l’enfermement ». Colloque organisé par les étudiants de l’Institut d'Etudes Politiques.
- Lieu : Institut d'Etudes Politiques de Lille, salle B.4.13
9h Accueil des participants
9h30 - 10h15. Alain Jego, directeur interrégional des services pénitentiaires (sous réserve), « Etat des lieux du service pénitentiaire français ».
10h15 - 11h. Xavier de Larminat, doctorant en science politique, « L'exécution des peines en milieu ouvert : panorama et perspectives ».
11h15 - 12h. Gwénola Ricordeau, docteur en sociologie, « Les conséquences sociales de l’incarcération ».
12h - 12h45. Dominique Wiel, innocenté d'Outreau, « Retour sur trente mois de détention ».
14h - 15h30. Table ronde « Faut-il lutter contre l’enfermement ? », avec Hafed Benotman, ancien détenu et écrivain aux éditions Rivages / Noir et Philippe Guislain, Magistrat (sous réserve).
15h45 – 16h45. Nathalie Przygodzki-Lionet, maître de conférences en psychologie sociale à l'Université de Lille 3, « De l’enferment psychique à l’enfermement physique : les multiples éclairages de la psychologie sociale ».
17h - 18h. Alain Cugno, docteur d'Etat ès lettres et sciences humaines, rédacteur en chef de la revue Prison Justice et vice-président de la Fédération des associations réflexion action prison et justice (FARAPEJ), « Que signifie punir quelqu'un en le privant de sa liberté ? »
* Contact : mathilde.leriche@sciencespo.*** MINISTÈRE DE LA JUSTICE ***
- 8. - Jean-Amédée Lathoud, Directeur de l’administration pénitentiaire prend ses fonctions ce 11 janvier 2010.« En ces premiers jours de l'année 2010, c'est pour moi un grand honneur, grâce à la confiance du Gouvernement et au soutien du garde des Sceaux, Madame Alliot-Marie, d'être nommé à la direction de l'administration pénitentiaire, dont l'importance de la mission est reconnue par les plus hautes autorités de l'Etat.
Magistrat du ministère public depuis 1973, ayant successivement servi dans cinq tribunaux de grande instance et trois cours d'appel, j'ai eu la chance de travailler souvent sur le terrain avec des acteurs de l'administration pénitentiaire, valeureux et courageux, ayant un sens de l'humanité et de la solidarité qui m'ont personnellement touché. Je suis donc heureux de pouvoir poursuivre avec vous, responsables de direction, personnels de surveillance, conseillers d'insertion et de probation, personnels administratifs et techniques, le travail considérable effectué, depuis des années, par mes prédécesseurs : je pense, bien sûr, au très fort engagement du préfet Claude d'Harcourt, mais aussi aux directeurs, qui, depuis la Libération, ont succédé à Paul Amor...
Le vote récent de la Loi pénitentiaire, l'entrée en service d'une grande partie des constructions issues de la LOPJ de 2002, la réforme des SPIP, la nécessité de préciser les caractéristiques des nouveaux établissements du futur programme immobilier, font de l'année 2010 une année charnière dans le processus de réforme de l'administration pénitentiaire et de l'amélioration de vos conditions de travail.
Pour ce faire, nous poursuivrons la modernisation de notre administration en renforçant encore la qualité de nos performances dans la gestion financière et administrative. Nous devons continuer ensemble la mise en oeuvre concrète et effective de la Loi pénitentiaire, qui a consacré dans le droit interne de notre pays, les Règles pénitentiaires européennes adoptées par le Conseil de l'Europe.
Une lutte plus efficace contre toutes les formes inacceptables de violence en détention est indispensable. La prévention de la récidive est également l'un de nos objectifs prioritaires. Tout cela ne sera possible qu'avec le concours de tous les personnels de l'administration pénitentiaire, mais aussi le soutien de nos multiples interlocuteurs privés, des autres services de l'Etat, des magistrats, des collectivités locales et des associations...
Je mesure l'importance de la qualité d'un dialogue social exigeant et confiant avec les organisations syndicales : ainsi l'application concrète des protocoles signés en 2009 doit se poursuivre. Vous pouvez compter sur mon écoute et ma volonté de dialogue. L'ensemble des personnels pénitentiaires doit être persuadé de ma grande estime et de ma sympathie. Je sais l'importance de sa charge de travail et la difficulté de ses tâches quotidiennes : les très graves évènements qui se sont produits il y a quelques jours, à Clairvaux et à Ensisheim en sont encore l'illustration. Vous pouvez être assurés de la considération que je porte à l'exercice de vos missions courageuses et de vos responsabilités d'autorité : elles sont essentielles pour assurer le respect de la sécurité et de la dignité des personnes. De même, l'aménagement des peines et la prévention de la récidive constituent un engagement fort pour nous tous. Je suis persuadé que le travail de valeur effectué par l'ENAP à Agen, pour la formation initiale et continue des personnels, est important pour nous aider à préparer l'avenir et renforcer la qualification professionnelle de tous.
Notre tâche est exigeante mais je sais que je peux compter sur l'investissement considérable de chacun. Je suis totalement engagé à vos côtés, avec la ferme volonté de travailler, avec vous, pour que notre mission de service public soit mieux comprise et respectée : vous êtes des auxiliaires de Justice, cette Justice, qui, avec la dignité et la fraternité, sont des valeurs auxquelles sont profondément attachés nos concitoyens et la République.
A vous et à vos familles, à toute l'administration pénitentiaire, je souhaite une bonne année 2010 ! »
Jean-Amédée LATHOUD
______________________________- 9. - Depuis le 1er janvier 2010, le CESDIP, centre de recherches du Ministère de la justice (associé au CNRS et à l’Université VSQY) s’est donné un nouveau directeur en la personne de Fabien Jobard, chargé de recherches au CNRS, et spécialiste des violences policières.
*** DÉVIANCES ET CITOYENNETÉ ***
Avertissement. La rédaction d’ACP ne partage pas nécessairement le positionnement politique des personnes physiques ou morales citées dans ces rubriques. Par la diffusion de ces informations, elle souhaite simplement favoriser le débat d’idées dans le champ pénal, au delà des travaux et manifestions scientifiques que cet hebdomadaire a vocation à faire connaître.
*** VARIA ***
- 10. – MONTPELLIER. Vendredi 22 Janvier 2010, à 18h. « Prison, Politique et Citoyenneté ». Débat organisé par le GENEPI.
- Lieu : Maison de la Démocratie 16, rue de la République 34000 Montpellier
Visite des parlementaires dans les prisons et débat public suite à l'appel du GENEPI
Le 22 Janvier prochain, 5 parlementaires visiteront les prisons de l'Hérault. M. Jean-Pierre Grand, M. Robert Lecou, M. Gilles d'Ettore, et Mme Marie-Thérèse Bruguière se rendront à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone à 14h, tandis que M. Elie Aboud ira au nouveau centre pénitentiaire de Béziers à 14h30.
Afin de mener une réflexion sur les problématiques « Prison, Politique et Citoyenneté », il nous semblait important, à l'issue de ces visites, d'organiser un débat public auquel vous êtes conviés.
La mission du GENEPI est de « collaborer à l'effort public en faveur de la réinsertion des personnes détenues » en décloisonnant la prison. C'est pour cela qu'associations, syndicats, Administration Pénitentiaire, élus locaux, citoyens et, bien entendu, les parlementaires sont fortement conviés à venir en discuter. Afin de relayer ce qui sera dit et donc de toucher un plus grand nombre de personnes, nous espérons également la présence de la presse.
Le débat commencera par un retour sur les visites. Nous aborderons ensuite les conditions d'incarcération, c'est à dire l'accès des personnes détenues aux droits fondamentaux, puis la politique judiciaire et carcérale en France, en abordant les différentes lois des dernières années et particulièrement la loi pénitentiaire et la loi sur la récidive.
Enfin nous nous questionnerons sur le rôle de la société civile et de ses représentants quant à ces problématiques. En effet, le GENEPI considère que la prison est une institution et que son inscription dans la vie locale donne le droit et le devoir à chaque citoyen de s'en préoccuper.
La loi du 15 juin 2000 dispose que « Les députés et les sénateurs sont autorisés à visiter à tout moment les locaux de garde à vue, les centres de détention, les zones d'attente et les établissements pénitentiaires.» (Article 719 du Code de procédure pénale)
* Contact : Marion Mayer-Boesch, déléguée régionale Occitanie du GENEPI, 4 rue Rigaud, 34000 Montpellier, Tél. 06 86 43 10 41
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- 11. – AIX-EN-PROVENCE. 30 janvier 2010. 18 heures. « Sécurité et libertés. Prison et psychiatrie, une peine à perpétuité ? » Avec Catherine Paulet, Chef du Service médico-psycholgique régional, présidente de l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire, Patrick Coupechou, journaliste, auteur de plusieurs livres, notamment « Le monde des fous ». Direction des débats, par Maître Alain Molla avocat.
Les débats seront suivis d'un apéritif buffet et de la projection du film : « Moi, Pierre RIVIERE, ayant tué ma mère, ma sœur et mon frère » réalisé par René Allio (1973).
- Lieu : Institut de l’image, Cité du livre.
Argumentaire des organisateurs
L’actualité judiciaire nous ramène fréquemment, la plupart du temps à propos d’actes de récidive d’infractions sexuelles, à nous interroger :
* sur une sanction adaptée
* sur l’opportunité d’un traitement psychiatrique curatif
* sur le souci de prévenir une récidive
* et donc sur la dangerosité potentielle d’une personne qui a commis une infraction, violente la plupart du temps
Ces dernières années, le politique a constamment les yeux sur le miroir des statistiques et le souci de son image et n’a plus aucune profondeur de réflexion sur le long terme, étant le plus souvent préoccupé par le chiffre des économies qu’il peut faire : dès lors, sur les sujets sensibles suscitant une grande émotion dans l’opinion publique qui est un de ses seuls critères, il revendique systématiquement sur l’émotion sur des surenchères de lois dont l’objectif est de plus en plus :
- de durcir les sanctions par des peines planchers et des mesures de rétention de sûreté
- de compenser le nécessaire constant de l’échec des modalités actuelles d’incarcération par l’introduction (apparente) des soins psychiatriques, en faisant jouer aux médecins psychiatres des rôles dangereux dont l’histoire nous a déjà donné de tristes exemples (le goulag, par exemple)
Ces mesures ont un quadruple effet pervers.
1. La création d'une confusion délinquant/ malade mental et malade mental/ délinquant, prison/ hôpital psychiatrique, qui fausse la réflexion et rend vaines par avance les solutions préconisées.
2. La fragilisation ou réduction à néant de la réalité du soin psychiatrique, en raison de l’aspect de peine, de l’obligation de soins et du fait de l’absence totale de moyens réellement mis en œuvre (en termes de lieux et de praticiens) pour profiter d’une incarcération pour réellement introduire un travail curatif.
3. Ainsi que d’attiser un climat de peur et d’insécurité artificiel en créant l’omniprésence de la dangerosité de la part de tout ce qui est différent et qui ne rentre pas dans le moule social.
4. Les Médecins psychiatres du secteur pénitentiaire sont utilisés dans le cadre de missions dévoyées, en étant sommés de faire des prédictions d’une part, et d’autre part, de donner une caution pseudo-scientifique à des mesures qui ne reposent pas sur un véritable souci d’efficacité.
Ce sont ces dérives qui reposent sur une absence de volonté réelle de dévoiler les conditions d’incarcération actuelles et de soins psychiatriques que Magistrats, Avocats et Médecins psychiatres du milieu pénitentiaire vous invitent à venir découvrir et discuter :
*** UN TEMPS DE CHIEN ?***
- 12. - L’OIP s’affiche.
Afin de recueillir des fonds, l’Observatoire international des prisons (OIP) a fait réaliser une affiche par l’agence H. que l’on a pu voir pendant quelques jours dans le métro parisien (et sans doute ailleurs). On y voit le visage d’un homme jeune derrière des barreaux. On y lit le slogan suivant : "Si cela peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien". Trouvant cette campagne cynique, indigne, mais peut-être avant tout mensongère, j’ai voulu savoir ce que d’autres en pensaient. PVT
Avis partagés ?
Audrey Stiti, sur le Site de l’hebdomadaire La Vie : « Interpellante voire peut-être choquante, la nouvelle campagne de publicité de l’OIP (office international des prisons) [sic] se veut délibérément provocatrice. Placardées un peu partout dans le métro parisien depuis le 20 décembre, ces affiches ne peuvent qu'attirer le regard du public : derrière des barreaux, un détenu semble vous regarder, l'œil sombre, apeuré, comme un chien que l'on aurait enfermé […]. L'origine de cette campagne choc, Gabriel Mouesca, membre du conseil d'administration et président de l'OIP jusqu'en 2009 : « Il y a quelques années, lors d'un procès, j'ai comparé les détenus à des fauves en cage. C'est de là qu'est partie l'idée de cette nouvelle campagne », rappelle-t-il à La Vie. "Certaines personnes pourraient évidemment dénoncer cette affiche pour son caractère choquant. Mais moi ce qui me choque, c'est plutôt la situation de nos 163 000 détenus [sic] dont on parle depuis dix ans, mais sans jamais rien faire ! Ces personnes n'ont plus droit à la liberté, mais gardent le droit d'être traitées avec respect ». […]
Remarque de PVT : « Chiens » ou « fauves », d’après l’OIP, les personnes détenues dans nos maisons d‘arrêt et établissements pour peines sont, au 1er janvier 2010, au nombre de 60978 et non 163 000 ! 2 043 de ces personnes sont des femmes…
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Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, vice-président du groupe Socialiste. Cette campagne est délibérément provocatrice, et il fallait bien qu’elle le soit pour toucher un public blasé, noyé sous des masses d’images racoleuses, complaisantes, indécentes, et qui, dès qu’il est question de conditions carcérales, préfère regarder ailleurs. Le fait même qu’ait lieu un débat sur son caractère acceptable ou non démontre qu’à cet égard, elle a atteint son but. Provocatrice, donc, par la force des choses, mais à mon sens nullement choquante. Ce qui est choquant, au demeurant, c’est que, depuis des décennies, la France soit régulièrement condamnée par les instances internationales pour l’état lamentable de ses prisons, et que rien ne change pour autant. Ce qui est choquant, c’est la propension croissante avec laquelle une partie de notre classe politique use de termes tels que « monstres » ou « prédateurs » pour qualifier certains détenus, sous-entendant par là que leur humanité même est sujette à caution… Bref, les motifs sérieux d’indignation ne manquent pas dans ce domaine, évitons dès lors de nous enflammer pour une campagne publicitaire que d’aucuns peuvent certes trouver de mauvais goût, mais dont la force suggestive au service d’une cause noble ne souffre aucune contestation.
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Jean de Garlande. « Cette affiche, je l'avoue, elle me botte ; et c'est un vrai bonheur…
Je ne sais pas comment ils l'ont su.
En tout cas ils le savent : moi, j aime beaucoup les animaux.
On est des millions, c'est bien connu, à être leurs amis et j'en suis.
Parlez-moi des bébés-phoques, montrez-moi un singe de labo, je craque.
Avec Louise, on est pareil.
D'ailleurs, tous les deux, on élève un chien.
Et deux,
et alors là ils ont fait vraiment très fort pour s'en assurer…
Les types en prison, ceux qu'on a réussi à attraper et qu'on ne laisse pas s' échapper, nous, avec Louise, on ne les a pas à la bonne, disons qu'on ne les aime pas.
Mais tout le monde, ou presque, est de notre avis. Il ne faut pas en faire un fromage.
Alors, évidemment, un type qui s'y risquerait à nous la jouer : « S'il vous plaît, mon Prince, une petite pièce pour nos amis détenus... » !!!!!!
Comme j'ai dit à Louise : je ne veux même pas imaginer. Surtout que je déteste la violence. Et il ne faut pas me chercher. Sans parler du chien.
Mais si on me la joue malin, subtile et tendre, comme l'OIP : « regarde mieux, nom d'un chien ( sic), regarde bien, animal : c'est pas un taulard, c'est un épagneul breton !!!!!! ".
J 'ai autant d'imagination que n'importe qui.
Et je le vois l'épagneul, avec sa gueule d'ange, et ses yeux tendres, et son indéfectible sourire accroché à ses babines....
Et ça y est, Louise... Je sens que ça vient !!!!!! Je craque !!!!!!! Je vais donner. Louise, passe-moi vite la carte bleue !!!!!!
Je lui ai déjà dit à Louise il y a deux types de campagnes publicitaires : celles qui te respectent, et celles qui nous prennent pour des cons. »
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Caroline Quazzo. « Quel est le sens recherché par la nouvelle campagne lancée par l'OIP ?
J'ai découvert cette campagne dans le métro parisien lundi 4 janvier 2010, jour de rentrée pour bon nombre de travailleurs. Et je me suis donc demandée comment pouvait être interprétée et ressentie cette campagne pour d'éventuels et potentiels donateurs.
Selon moi, cette campagne prend deux axes, celui de la pitié et de la culpabilité. Mais la pitié que suscite cette affiche peut être à double tranchant : comme le disait Pascal dans les Pensées, "on doit avoir pitié des uns et des autres, mais on doit avoir pour les uns une pitié qui nait de tendresse, et pour les autres une pitié qui nait de mépris." La culpabilité - de laisser crever des détenus comme des animaux en cage- n'est à mon avis pas la bonne donne pour inciter au Don, terme également défini et considéré ici selon M. Mauss. Cela soulève donc plus de rejet que d'envie et d'intérêt pour la "cause"... Dommage ».
J'ai découvert cette campagne dans le métro parisien lundi 4 janvier 2010, jour de rentrée pour bon nombre de travailleurs. Et je me suis donc demandée comment pouvait être interprétée et ressentie cette campagne pour d'éventuels et potentiels donateurs.
Selon moi, cette campagne prend deux axes, celui de la pitié et de la culpabilité. Mais la pitié que suscite cette affiche peut être à double tranchant : comme le disait Pascal dans les Pensées, "on doit avoir pitié des uns et des autres, mais on doit avoir pour les uns une pitié qui nait de tendresse, et pour les autres une pitié qui nait de mépris." La culpabilité - de laisser crever des détenus comme des animaux en cage- n'est à mon avis pas la bonne donne pour inciter au Don, terme également défini et considéré ici selon M. Mauss. Cela soulève donc plus de rejet que d'envie et d'intérêt pour la "cause"... Dommage ».
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Michel Jouannot. « À propos de l’affiche de l’OIP. Il faut vraiment savoir intégrer le deuxième degré dans ce message et, quand on en saisit la signification, on est effectivement plus choqué que surpris. Ce n’est pas la première fois qu’un publicitaire utilise un concept choquant en espérant atteindre une cible. Là, ça tombe à plat. Une personne détenue peut-elle être assimilée à un chien (même pour promouvoir une cause noble comme l’OIP) ? Non, clairement non. Et je me sens, en tant que visiteur de prison, quelque part visé par ce message : lorsque je me rends en prison, je ne vais pas dans un chenil pour échanger avec un animal. Même si la personne que je visite est révoltée ou enragée, éprouve le sentiment de n’être pas traitée humainement, cela ne peut la réduire à un état de bête. Je serai par ailleurs étonné qu’une majorité de personnes détenues se « retrouvent » dans cette publicité. Et je crains donc que celle-ci ne desserve plus la cause qu’elle est censée défendre. Dommage. »
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Christian Chevandier. « Cette affiche, vue dans le métro, a été le sujet de conversation du déjeuner dominical. Pour être honnête, je ne sais pas bien ce que je pourrais dire, sinon que cela me révulse (ne serait-ce que parce que l'affiche peut également se lire en ne gardant que la deuxième partie de la phrase...), mais je rejoindrais alors les bons esprits donneurs de leçon et cela n'apporterait pas grand chose. La question est celle de la plupart des ONG qui font appel à des méthodes de marketing agressives (les petites béquilles que l'on reçoit par la poste, ou la fiole d'eau croupie); j'aimerais d'ailleurs savoir qui a conçu cette campagne : des "militants" (en fait permanents, c'est-à-dire professionnels) ou une boîte spécialisée ? Avec pour l'OIP, en plus, le fait que l'OIP se fait passer pour une organisation plus ou moins officielle. »
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Pierre Pélissier. « Délibérément provocatrice » : c'est ainsi que l'OIP présente son affiche pour appeler à des dons. C'est le moins que l'on puisse dire.
Personnellement, je la trouve…
Inutilement culpabilisante
Un peu ambigüe, parce qu'elle appelle à des dons non, comme elle le laisse entendre, pour les prisonniers mais bien pour l'OIP.
Mais surtout indigne :
- Indigne, car sous-entendre, même sur le ton de la provocation, que les prisonniers sont moins que des chiens n'est pas compatible avec l'idéal démocratique. Dans ses statuts, l'OIP, section française, affirme que l'emprisonnement est une atteinte à la dignité de la personne. Cette affiche est une atteinte à la dignité des détenus.
- Indigne pour les familles des détenus qui voient ainsi leurs proches rabaissés
- Indigne certainement aussi pour les victimes qui peuvent croire qu'elles n'ont pas été les victimes d'un être responsable mais d'un animal sans conscience.
- Indigne également pour les éventuels donateurs qui seraient prêts à soutenir la cause animale mais incapables de voir la souffrance des détenus
- Indigne aussi et surtout pour le personnel pénitentiaire et tous ceux qui interviennent en prison dont on laisse ainsi entendre qu'ils traitent les prisonniers moins bien que des animaux dans un refuge.
Il est certain que nos prisons ne sont pas encore à la hauteur de ce que nous voudrions qu'elles soient.
Vouloir les supprimer peut être un idéal respectable même si la question du "jour d'après" reste entière. Tenter de le faire en portant atteinte à la dignité de ceux que l'on prétend soutenir m'étonne de la part de d'une associaiton dotn la présidente sait ce que c'est d'être détenue arbitrairement, dans des conditions inhumaines et d'être traité moins bien qu'un animal.
« Que le regard se détourne et tout peut arriver » écrivait Christine DAURE-SERFATY, ancienne présidente de l'OIP, secrétariat international (cité par l'OIP sur son site). Souhaitons que les regards se détournent vite de cette affiche. »
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« L’OIP aux abois », Communiqué du Syndicat national des directeurs péniten-tiaires (SNDP-CGC).
Avec sa campagne d'affichage de ce début d'année, "Si cela peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien", l'Observatoire International des Prisons (OIP) réalise un coup communicationnel remarquable qui traduit l'aboutissement d'un processus consubstantiel inéluctable à cette organisation.
L'affiche présentant un jeune homme derrière des barreaux fait d'abord penser à celles d'Amnesty International. Cette ONG luttant contre la torture et pour la libération des détenus d'opinion, l'amalgame avec le système judiciaire et pénitentiaire de la République française est tout à fait indécent.
Le slogan visant à culpabiliser le lecteur fait passer l'OIP pour une association humanitaire ou caritative, alors qu'elle (n') est (plus qu') une organisation politique. La destination des fonds ainsi appelés n'est ni indiquée ni évidente.
Il eut été plus efficace et digne de faire une campagne pour l'augmentation du budget de l'administration pénitentiaire, mais cette revendication est contraire aux aspirations de l'OIP, dont la vraie nature a bien besoin aujourd'hui de ce rideau de fumée pour ne pas apparaître pleinement.
L'amélioration des conditions matérielles de détention par la construction de nouvelles prisons, l'entrée en détention du Médiateur de la République, la création du Contrôleur général des lieux privatifs de liberté, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et des tribunaux administratifs, la mise en place des règles pénitentiaires européennes, la formation des personnels pénitentiaires dans un sens toujours plus respectueux de leurs administrés, la protection juridique accrue des détenus (notamment pour les placements en cellule disciplinaire, les affectations en cellule d'isolement, les transferts entre établissements) sont des changements considérables qui ont transformé la vie carcérale depuis 15 ans et encore plus depuis 5 ans.
Cette amélioration objective de la condition carcérale retire à l'OIP une bonne partie de sa raison d'être, elle qui avait construit son succès d'estime sur le mécontentement de larges secteurs de la société française à l'endroit de nos prisons, "humiliation pour la République". La République s'est quelque peu réveillée, au grand dam de l'OIP dont l'agressivité s'est développée au fur et à mesure de l'avancement du débat sur la loi pénitentiaire car la prise en compte de légitimes critiques de l'institution carcérale dissipe maintenant les ambiguïtés constitutives de l'OIP, à laquelle il ne restera plus bientôt, dépouillée de son réformisme de façade, que son abolitionnisme fondamental, qu'elle sait complètement minoritaire dans le pays.
La lecture des petits caractères de l'affiche témoigne bien des contorsions de l'OIP qui "n'accepte pas que des hommes et des femmes puissent être traités comme des animaux en cage". Les détenus n'étant pas, en France, traités comme des animaux, c'est bien “la cage” donc la prison en elle-même qui pose problème à l'OIP. Que n'est-il donc plus simplement formulé: "l'OIP n'accepte pas qu'il existe des prisons et que des hommes et des femmes, même criminels et dangereux pour autrui, puissent y être détenus" ?
Cette "campagne du chien" est donc un os jeté dans une direction opposée à la vérité, par une organisation aux abois.
Pour le SNDP, Le secrétaire national S. CAUWEL
* Contact : Syndicat National des Directeurs Pénitentiaires, 63, rue du Rocher, 75008 Paris Tél : 06 68 70 25 48, sndp.contact@gmail.com
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Jean-Christophe Tournier. « Un train peut en cacher un autre »
L'affiche de l'OIP qui nous met tellement mal à l'aise, et qui nous agresse, en cache une autre, bien plus anodine, et très cohérente.
La première, l’affiche d’origine voulait dire quelque chose, la seconde ne veut plus rien dire du tout.
Une affiche peut en gâcher une autre.
Au départ, il y a une forte cause, celle des détenus. Et un sacré problème : l’opinion publique trouve déjà qu’on en fait trop pour « ces gens-là », et les donateurs potentiels, entretenus dans la peur, répugnent à mettre la main à la poche.
On se souvient du cri de dépit de Pierre Berger à propos du téléthon. L’ami de Saint Laurent s’est indigné de voir les gens multiplier les promesses de dons alors que le Sidaction recueillait bien moins de fonds.
On aurait pu lui suggérer une affiche : la photographie d’un malade gravement atteint par le Sida et, barrant la photo, la mention : « Imaginez à sa place un gosse dans un fauteuil roulant… Vous donnerez plus facilement… ».
C’est une affiche de ce type que l' OIP a manqué, de peu, nous proposer.
Même amertume que chez Pierre Berger, exaspération voisine, à l’OIP.
On se montre extrêmement sensible, dans l’opinion, à la détresse des bébés phoques, aux chiens abandonnés.
La cause animale a des millions d’amis. Celle des détenus moins.
Alors, on charge une agence de mettre l’idée en image.
On va choisir, pour le casting, un contre-stéréotype du taulard hirsute et menaçant, les mains puissamment accrochées aux barreaux.
Un acteur avec un physique de bon jeune homme. Le candidat idéal pour entretien d’embauche à poste de responsabilité.
On lui concocte une prison aseptisée, on l’installe, très modestement, sur le côté, à la fois discret, doux et sensible, en un mot : attachant.
Comment ne pas saisir les intentions ? Ce semblant de prison, c’est un refuge pour chiens en détresse. Et ce gentil garçon ne demande qu’à être pris en charge, et adopté.
Il ne reste plus qu’à peaufiner le slogan. Et l’équipe des créatifs a sans doute avancé des choses toutes simples :
« Si ça peut vous aider à donner dites-vous que cet homme est bon chien, un brave toutou ! »
On aurait parfaitement compris le message.
Sauf qu’il fallait faire plus fort, nom d’une pub !
Ou alors - qui sait, cela arrive aux meilleurs - obnubilé par la stratégie sur laquelle on a trop longtemps travaillé, on n’a pas du tout mesuré l’impact du propos retenu.
Chez les chats, chez les chiens, ça s’appelle une boulette.
Dire de quelqu’un qu’il est un bon chien, un brave toutou, ça n’insulte en rien celui dont on parle.
Mais dire, d'un autre, que « c’est un vrai chien ! », un « sale chien » s'entend. Excusez du peu !
Et c’est à cette visée insultante de l’autre que l’affiche voudrait me contraindre !
Nous avons dit boulette. Bavure publicitaire, dérapage médiatique.
J’ai pensé à Don Juan, chez Molière. Don Juan croise un Pauvre à qui il promet quelques pièces. Mais il lui impose une condition : qu’il jure contre Dieu ! On imagine le malaise...
Il y a quelque chose qui s’apparente à cette morgue, à ce cynisme, à cette violence dans l’injonction qui barre toute la page et dont je persiste à croire que l’ignominie a échappé, pour une part aux moins, aux auteurs.
Tout le monde n’a pas le génie, et la grâce d’un Dali.
Sa Joconde, agrémentée d’une moustache, continue à parler de Mona Lisa en même temps qu’elle immortalise Dali.
D’autres, histoire de surprendre à leur tour, réinventent sans le savoir la femme à barbe.
C’est de cela qu’il s’agit avec cette seconde affiche, née de la première, et qui en est comme un avatar assez monstrueux.
Je ne retiendrai, pour ma part, que la première version, et sa ligne claire. Plus favorable aux détenus et à leurs alliés. »
______________________________Christian Demonchy. A priori, la campagne de l’OIP ressemble à bien des égards à celles lancées par certains organismes, parmi lesquels les ONG, pour recueillir des fonds. Les publicitaires font souvent preuve de talent et d’imagination dans l’association de l’image et des mots pour choquer, provoquer et finalement susciter la compassion des donateurs potentiels. Le thème, ô combien fédérateur, de l’OIP est celui de la dignité de la personne humaine. Appliqué à la prison, il s’exprime ici par les associations enfermement / cage, détenu / chien et par la photo d’un jeune homme aimable, au sens propre, qui provoque l’empathie. Toujours a priori, le public, habitué à ces procédés publicitaires, pourrait n’y voir qu’un moyen de faire appel à sa générosité par compassion pour les détenus. Mais autant, dans le cas d’une campagne contre la faim ou la lèpre, le donateur peut comprendre facilement le type d’action qu’il finance, autant il est impossible de comprendre la motivation et l’action de l’OIP si l’on prend la peine de lire ce qui est écrit en tout petit sous la phrase accrocheuse « Si ça peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien. »
On y lit d’abord : « L’OIP agit pour le respect des droits et de la dignité des personnes détenues… ». Fort bien. Nous admettons généralement l’utilité de l’OIP, comme celle du Contrôleur général, quand il dénonce des abus, des dysfonctionnements, des fautes professionnelles ou même quand il critique plus fondamentalement le fonctionnement de notre système carcéral. Mais la suite de la phrase, qui expose la motivation de cette action, jette le trouble : « …parce qu’il n’accepte pas que des hommes et des femmes puissent être traitées comme des animaux en cage. ». Pour avoir étudié, vu et même participé dans le domaine architectural à la constitution de notre système carcéral, j’ai quelques raisons de le critiquer très fortement. Mais ce n’est pas en considérant que l’administration pénitentiaire traite ses pensionnaires comme des animaux, car c’est faux. Notre système carcéral n’est pas fondé sur la maltraitance des détenus et les agents pénitentiaires ne sont pas des tortionnaires.
Si l’on veut trouver une justification de l’idée de l’OIP comme quoi les détenus sont traités comme des chiens, il faut revenir à la photo. Oui, c’est vrai, le jeune homme derrière les barreaux est enfermé comme peut l’être un chien dans sa cage. Il n’a d’ailleurs pas l’air d’être maltraité. Un bon chien bien traité, en somme, mais en cage. Ce qui est en cause, donc, ce sont les barreaux. Et l’OIP a tout à fait le droit de lutter pour leur suppression, d’être abolitionniste de la prison. Mais alors, son action ne devrait pas porter sur les personnes détenues et la phrase devrait être ainsi rédigée : « L’OIP agit pour le respect des droits et de la dignité de la personne humaine afin qu’elle ne soit pas enfermée comme un chien dans une cage. ». Ce qui impliquerait une action totalement différente de celle annoncée, une action radicalement opposée. Car œuvrer pour les personnes détenues ne peut, aux yeux d’un abolitionniste, que rendre plus tolérable, et donc plus pérenne, le principe même de l’enfermement qu’il combat.
Certains verront dans la confusion des messages adressés par cette campagne la preuve de la perversité de ses auteurs. Je pense qu’il faut à la fois dénoncer cette confusion et ne pas diaboliser l’OIP. Certains membres sont sans doute plus ou moins abolitionnistes, d’autres plus ou moins désireux d’améliorer les conditions de vie des détenus. Et l’image publicitaire concrétise une sorte de consensus en réunissant deux points de vue contradictoires autour d’une expression compassionnelle justifiée par l’universalité du principe de dignité de la personne. Je pense qu’il est opportun de s’interroger sur la confusion que ce principe peut générer, bien au delà de l’OIP.
Pour ma part, je n’ai jamais pris le principe de dignité de la personne comme base de réflexion sur les prisons. Je tente depuis longtemps d'y substituer celui de la « dignité de la vie sociale » que le politique impose aux détenus, comme il l'impose d'ailleurs extra-muros. Le premier se réfère à un principe universaliste et normatif que toutes les politiques seraient censées respecter sans qu’on ai jamais pu leur prescrire comment le respecter. Le second met en jeu la responsabilité politique (donc démocratique) dans l'élaboration de projets de société qui s'expriment légalement par la limitation des droits et libertés de chacun "afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique" (article 29 de la déclaration universelle des droits de l'homme ). Ce sont ces limitations qui dessinent les projets de sociétés et, que je sache, il n'en existe pas de modèle universel. Ils sont nécessairement locaux et temporels (séculiers). A l'intérieur de ces sociétés particulières, chacun a plus ou moins le sentiment de vivre dignement selon son vécu, sa condition sociale et sa propre subjectivité. Et bien entendu, l’élaboration de ces projets, qu’ils portent sur les prisons ou sur le monde qu’on dit « libre », requiert la participation des citoyens et non celle des donateurs. »
______________________________Philippe Pichon. « Considérer que les prisons ont pour unique vocation, parce qu'elles gardent entre leurs murs la part pauvre, déséquilibrée, criminelle de notre société, de demeurer les lattrines de la République constitue une grave erreur. Ce n'est pas seulement parce que, paraît-il, une démocratie se juge à son aune carcérale qu'il convient de se battre. C'est tout simplement parce qu'une réalité, dont tout le monde constate le délabrement humain et matériel et qu'on ne cherche pas à améliorer, signe la faillite de l'Etat qui renonce. Je ne crois pas que le salut viendra des compassionnels professionnels mais des lucides à la fois réalistes et généreux. Une générosité qui aura d'autant plus d'impact qu'elle s'accordera avec un pragmatisme pénal qui n'aura pas peur d'assurer avec efficacité la tranquillité publique et de garantir la sécurité des citoyens. Les prisons ne doivent pas être cachées ni traitées comme de modernes léproseries. Elle font partie d'un système social et d'un dispositif d'ordre et à ce titre les reléguer sur tous les plans constitue la pire des solutions. On ne peut vouloir la répression quand elle est nécessaire et feindre d'en négliger ou d'en mépriser les conséquences.
Il n'est plus temps d'alerter, de dénoncer ou de gronder. L'OIP ne fait que cela depuis longtemps, surabondamment. Le monde n'est plus à analyser mais à transformer ou bien doit-on considérer qu"une société et l'Etat sont incapables de mener de front deux démarches contradictoires mais l'une et l'autre nécessaires: enfermer s'il le faut et rendre dignes à tous points de vue les lieux d'enfermement.
Il y a une telle constance dans cette contradiction entre l'émotion et la miséricorde affichées et le faible investissement matériel proposé qu'on est fondé à se demander si les premières ne viennent pas au secours de la médiocrité du second.
Aussi choquante que soit l'idée, je suis prêt à parier qu'on sera longtemps à déplorer si des événements ne viennent pas effecter notre bonne conscience.
Je n'arrive pas à comprendre comment, sous l'effet d'une urgence que toutes les doléances admettent, une politique immédiate ne parvienne pas à être mise en oeuvre et qui plus forte que les bureaucraties remédierait aux scandales les plus criants du monde pénitentiaire. Sans doute suis-je naïf mais l'Etat sous l'impulsion d'un Nicolas Sarkozy a donné mille exemples de son aptitude à pouvoir quand sa volonté était déterminée. La crise financière qui ébranle le monde, en France et ailleurs, a révélé la capacité de dépense de notre Etat pour éviter le pire. L'opinion publique qui, dans ce domaine sensible, fait peur aux politiques ne manquerait pas d'accepter des améliorations au service de la rigueur, une rigueur compensée par des structures ne rendant pas la prison inique.
______________________________Olivier Boitard, psychiatre des Hôpitaux. Les trois quarts du visage et d’un tronc d’un homme derrière des barreaux, visiblement un prisonnier et ce slogan : « Si ça peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien ».
Immédiatement surgit un malaise, même si en petits caractères l’association qui fait sa pub indique qu’ « elle n’accepte pas que des hommes et des femmes puissent être traités comme des animaux en cage ».
Ce qui n’enlève rien à la phrase de tête en gros caractères très provocante. Il existe à notre sens deux types de provocation : celles qui sont drôles (feu Desproges y excellait) et celles qui ne le sont pas (Dieudonné en est un spécialiste). Ici, c’est clairement sinistre.
Mais que veut dire cette publicité ? Une réponse m’est venue ce matin avec un patient qui abordait le thème des animaux. Il évoquait « ceux qui préfèrent l’amitié des animaux à celle des hommes ». Le public visé est probablement celui qui accorde plus d’importance à la vie d’un animal domestique qu’à celle de leur voisin et a fortiori d’un détenu. Mais qu’importe ce que l’on pense du moment que l’on donne !
L’association s’est-elle demandée ce que penseront tous ceux pour qui « chien » est particulièrement une injure et particulièrement les détenus et leurs familles de religion musulmane ? Dans « la politique de l’injure, une décennie meurtrière en Algérie » (REMMM p. 165-171). Abederrhamane MOUSSAOUI rappelle que : « Au Maghreb, socialement, chien symbolise également le degré extrême du mépris. C’est l’animal sans orgueil, ni dignité qui accepte les rôles les plus ingrats pour pouvoir se nourrir, sa nourriture étant faite de restes ».
Ne faisons-nous pas de cette photo et du texte d’accompagnement une lecture au premier degré ? Certes mais contrairement à des scénarios de petits films qui peuvent être plus élaborés, cette publicité statique donne peu de prise au deuxième ou troisième degré…
Il existe d’autres associations d’aide aux détenus. Nous en connaissons une qui utilise avec dignité et efficacité un budget réduit… Le 15 janvier 2010.
*** INTERNATIONAL ***
- 13. - Conference in Washington DC. September 16-18, 2010 Call for Papers “Crime and Punishment in Modern Europe, 1870-1990”
Submission deadline: February 15, 2010
The German Historical Institutes in Washington and London are organizing an international conference on the history of criminal justice in modern Europe from 1870 to 1990. The conference will take place in Washington DC from September 16 to 18, 2010. The meeting is designed to take stock of recent and current research in this burgeoning field and to facilitate conversation between historians working on different countries in order to provide a comparative perspective on European developments. For this purpose, the conveners are soliciting proposals for papers presenting historical research on the legal, political, cultural, and social history of criminal justice, including but not limited to the following aspects:
– the social and cultural history of criminal justice
– the history of the criminal law and penal policy
– the history of the criminal trial
– the history of penal reform
– the role of gender in criminal justice
– the history of juvenile justice
– the history of prisons
– criminal justice and medicine/science
– criminal justice and the welfare state
– the relationship of criminal justice to political cultures, systems, and ideologies
– criminal justice and the history of the legal profession
Based on the proposals received, the conveners plan to assemble 4-6 panels, each featuring 3-4 papers on different countries addressing a common theme. Comparative papers are, of course, most welcome.
Please email a paper proposal (in English, no more than 500 words) and your curriculum vitae to the two conveners listed below. The deadline for submission is February 15, 2010. Applicants will be notified by the end of February. The conference, held in English, will focus on the discussion of pre-circulated papers, which should be ready for distribution by September. Expenses for travel and accommodation will be covered.
*** FROM CENTRE FOR PRISON STUDIES, LONDON ***
- 14. – Information from Helen Fair, Research Associate, International Centre for Prison Studies, School of Law King's College London.
Still waiting for good newshttp://www.guardian.co.uk/
Release of secret child punishment manual ordered
http://www.guardian.co.uk/
Number of armed forces' veterans in jail 'on the rise'
http://www.guardian.co.uk/
Escapee inmate files to be marked (Scotland)
http://news.bbc.co.uk/1/hi/
Broadmoor may be converted into hotel
http://www.independent.co.uk/
The US women shackled during childbirth
http://news.bbc.co.uk/1/hi/
Suicides in prison: latest figures on self-inflicted deaths in custody
http://www.guardian.co.uk/
Prison 'failed' suicidal prisoner
http://news.bbc.co.uk/1/hi/
Preston Prison 'one of most overcrowded in UK'
http://www.lep.co.uk/news/
Muslim prisoners 'refuse to take part in rehabilitation programmes'
http://www.telegraph.co.uk/
Tories criticise SEN aid for offenders
http://www.cypnow.co.uk/news/
Calls Made For ARVs For Foreign Inmates (Botswana)
http://www.mmegi.bw/index.php?
MPs say £4.2bn plan to boost jail places is costly mistake
http://www.guardian.co.uk/
Italy 'to open transgender jail'
http://news.bbc.co.uk/1/hi/
Prison change plan to be debated (Scotland)
http://news.bbc.co.uk/1/hi/
Italy adopts emergency jail plans
http://news.bbc.co.uk/1/hi/
How a US court tries to ensure offenders don’t come back
http://www.timesonline.co.uk/
Indonesian prison scandal
http://www.timeslive.co.za/
Funding call for female offenders (Northern Ireland)
http://www.belfasttelegraph.
Tories locked in a jail-focused mindset
http://www.guardian.co.uk/
Offender facility to get go-ahead
http://www.cypnow.co.uk/
Liberty and mendacity
http://www.guardian.co.uk/
Britain must call a truce on its criminal justice arms race
http://www.guardian.co.uk/
The quiet revolution in the justice system
http://business.timesonline.
SNP wages gender war to cut number of women in jail (Scotland)
http://www.heraldscotland.com/
Foreigners-only prison begins operation (Korea)
http://www.koreaherald.co.kr/
Youth prison ordered not to use its own discipline system
http://www.cypnow.co.uk/news/
ARGENTINA: Prison Policy - 'Dump and Exterminate', Say Activists
http://www.ipsnews.net/news.
Jail won't hold asylum seekers
http://www.rutland-times.co.