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lundi 16 mars 2009

ACP 128

ACP N°128                                                                     Paris, le 16 mars 2009 

Arpenter le Champ Pénal
Approche indisciplinaire
                                                                                    7ème année
     Directeur de la publication : Pierre V. Tournier

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     Paris. Mardi 17 mars 2009. 17h - 19h. 16ème séance du séminaire « Enfermements, justice et libertés dans les sociétés contemporaines » de l’Université Paris 1, animé par Pierre V. Tournier avec Eric Marlière, docteur en sociologie, chargé de mission / formation à « Mission Possible », chercheur associé au CESDIP, « La France nous a lâchés ! Le sentiment d’injustice chez les jeunes des cités ». Discutant : Frédéric Ocqueteau, directeur de recherches au CNRS, Université Paris 2 Panthéon Assas (CERSA), membre du Conseil d’orientation de l’Observatoire national de la délinquance (OND). Voir infra. 
Entrée libre (sans inscription) : 9 rue Malher, Paris 4ème (6ème  étage), métro Saint-Paul.
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 Attendez vous à trouver …
    Les comptes du lundi : La pénitentiaire va-t-elle sortir de l’ère du soupçon ? (1)
  Le kiosque (2-3)
   A qui profite la criminologie ? par Christian Demonchy, avec des commentaires
   de Frédéric Ocqueteau (4)
 Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contemporaines (5) 
 Recherche « Violences sexuelles » (6)  
 Mis en scène (7-8)
 Trois organisations de magistrats, consternées par le pré-rapport « Léger » (9)
 Conférence : « Justice : quelle réponse au tout répressif ? » (10)
 Union européenne (11)
 International (12-13)  
                                                                                                                     28 pages
 
*** LES COMPTES DU LUNDI ***
 
La Loi pénitentiaire adoptée par le Sénat. Le compte n’y est pas (suite).
   Nombre de lecteurs d’ACP ont bien voulu exprimer leur accord avec mon analyse – à chaud - du texte de loi adopté par le Sénat. D’autres m’ont trouvé trop critique, trop négatif. Certes j’ai centré mon analyse sur certains amendements qui, à mon grand regret, n’ont pas été adoptés en séance publique.
   Je ne suis pas revenu sur tous les « amendements qui sont arrivés à l’heure », amendements votés en commission des lois, qu’ils viennent des sénateurs de l’opposition ou de ceux de la majorité, le rôle majeur du rapporteur, Jean-René Lecerf (député UMP du Nord), ayant été salué sur tous les bancs du Sénat – et tout particulièrement par Robert Badinter. M. Lecerf avait dit, à propos du projet de loi déposé par le Gouvernement, qu’il était resté « au milieu du gué », entraînant « une déception largement partagée ». Lors de mon audition, M. Lercef m’avait reçu par un « Alors M. Tournier, vous êtes déçu ! ». Je crois avoir répondu  par un énigmatique « Pas tant que cela ! ». Certes j’avais été sans trop d’illusion, mais je pensais aussi au travail très utile du Comité d’Orientation restreint (COR) présidé par M. Jean-Olivier Viou, qui avait laissé des traces. Je n’oubliais pas non plus l’engagement de la direction de l’administration pénitentiaire qui, dès l’été 2006, a su imposer à l’exécutif – pourtant très réticent -, que la référence aux règles pénitentiaires du Conseil de l’Europe soit au centre de la réforme.   
   Aux dernières nouvelles, le texte viendrait en discussion à l’Assemblée nationale le mardi 12 mai. 
   « La pénitentiaire » va-t-elle sortir de l’ère du soupçon ? 
   Peut-être. Le débat apaisé qui a eu lieu au Sénat va dans ce sens, le choix de l’abstention fait par les socialistes, verts et communistes aussi. Ainsi pas un sénateur ne s’est opposé au texte amendé. Et l’on peut aussi se réjouir qu’au delà de la querelle sur la « déclaration d’urgence » liée, de toute évidence à son futur départ du Gouvernement, le « cas Dati » n’ait pas pollué inutilement ce rendez-vous parlementaire d’importance.
 
   Cette loi va venir s’appuyer sur le rôle majeur, joué depuis quelques années par le Médiateur de la République, dans le champ pénitentiaire, sur celui de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), sur la mise en place du Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Tout cela doit aider à sortir de l’ère du soupçon et à  relégitimer l’institution pénitentiaire, ce dont l’ensemble  de la société bénéficiera.    
  Ce ne sera pas pour autant la fin de l’abolitionnisme libertaire (de la prison, voire de la justice pénale ou de l’Etat !) qui inspire, peu ou prou, nombre de syndicats, d‘associations et nombre d’intellectuels. Certains continueront à penser – comme à l’Observatoire International des Prisons (OIP), - et c’est évidemment leur droit - que « l’emprisonnement est [en soi] une atteinte à la dignité de la personne » (1). D’autres continueront à écrire comme Gabriel Mouesca que « la perspective de réforme, savamment entretenue, contribue au maintien du système, même s’il apparaît de plus en plus clairement que la prison ne peut se réformer » (2).
   Et les réformistes continueront à être traités de « militants de pacotille », terme utilisé, dans un ouvrage récent, par Jean Bérard et Gilles Chantraine, pour dénigrer la campagne « Trop c’est trop », lancée par Bernard Bolze, en faveur du numerus clausus pénitentiaire (3).    
   Malgré cette pérennité attendue de l’abolitionnisme, nous pourrions, au moins, espérer que la gauche de gouvernement cesse de faire, sur ce sujet, le grand écart permanent entre des positions naturellement réformistes et responsables et quelques postures surannées empruntées à l’extrême gauche (4). Toutes celles et tous ceux qui tendent à s’opposer au populisme pénal ne pourraient que s’en réjouir.  
   Encellulement  individuel
  
   Je voudrais revenir ici sur la question de l’encellulement individuel (articles 49, 52  et 59).  
   Le gouvernement a renoncé à présenter un amendement s’opposant à l’obligation de l’encellulement individuel. Rappelons, à ce sujet, deux passages de l’intervention de la Garde des Sceaux à ce sujet – résignée mais pas convaincue - « Ce qui nous interpelle, c’est bien la situation des maisons d’arrêt, car, je le rappelle, le problème ne se pose absolument pas dans les établissements pour peines. La situation des maisons d’arrêt pose un problème dans trois cas : premièrement, lorsque le détenu peut être placé dans des conditions de détention qui sont matériellement indignes ; deuxièmement, lorsque les détenus sont contraints d’être placés en encellulement collectif avec des codétenus non souhaités ; troisièmement, quand des dortoirs existent encore, et ce parce que l’effort de rénovation consacré par la Nation a longtemps été insuffisant, pour ne pas dire inexistant. Le Gouvernement a, sur ce dossier, une approche pragmatique et réaliste. Cette position n’est pas isolée : elle est largement partagée par les gouvernements de la plupart des pays de l’Union européenne. Ainsi, je rappelle que nos voisins espagnols ou hollandais, notamment, ne connaissent pas le principe de l’encellulement individuel. Dans ces pays, le temps passé en cellule est plus limité qu’en France puisque plus d’activités collectives sont offertes.
Cela résulte aussi, sans doute, d’une vie communautaire plus développée. Nous sommes d’accord pour dire que cette gestion plus collective facilite grandement une meilleure réinsertion, voire une meilleure organisation.
Je vois dans le positionnement retenu sur l’encellulement individuel un présupposé et un paradoxe : le présupposé, qui renvoie d’ailleurs très directement aux origines de notre culture, c’est l’idée du « retour sur soi » grâce à la solitude ; le paradoxe, c’est que, d’une certaine manière, plus on insiste sur l’encellulement individuel, plus on peut freiner, par le confinement du détenu seul dans sa cellule, une évolution nécessaire vers la réinsertion.
Je ne pense pas, par conséquent, que l’encellulement individuel soit la panacée et la réponse unique à toutes les situations qui se présentent. »
[…]
 « Par ailleurs, le Gouvernement souhaite indiquer très clairement à la représentation nationale que notre parc immobilier ne nous permet pas aujourd’hui – il ne le permettra pas davantage demain – de mettre en œuvre le dispositif actuellement proposé dans le texte issu des travaux de la commission. Il faut être très clair. En effet, en 2012, les 64 000 places seront réparties entre 45 500 cellules individuelles et 8 500 cellules collectives. Ces chiffres montrent à quel point la marge de manœuvre est réduite. À cet égard, le dispositif prévu par la commission paraît des plus difficiles à mettre en œuvre de manière effective, je tiens à le dire. 
    La Garde des sceaux prétend que « Le problème ne se pose absolument pas en établissement pour peine ». La Ministre est mal informée. Au 1er février 2009, la densité carcérale est de 108 détenus pour 100 places au quartier CPA de Marseille, 114 au Centre de semi-liberté (CSL) de Lyon, 116 au quartier CD de Ducos (Martinique), 143 au CSL de Corbeil, 154 au quartier CD de Nouméa, 170 au CSL de Melun,  202 au CSL de Gagny, 319 au quartier CD de Faa’a Nuutania (Tahiti).  
   Pour la Ministre de la justice, « La situation des maisons d’arrêt pose un problème dans trois cas, etc. ». Au risque de me répéter,  je vois, pour ma part quatre problèmes : - Le 1er est à régler de toute urgence, c’est celui des détenus, en surnombre, qui n’ont pas de lit, des détenus qui dorment sur un matelas installé par terre pour la nuit. Mme Nicole Borvo Cohen-Seat a posé une question écrite à Mme Dati sur le sujet (voir ACP n°127, du 9 mars). Dommage que la présidente du groupe communiste ne lui ait pas posé en séance publique.
- Le 2ème problème est celui des détenus qui certes disposent d’un lit, mais sont en surnombre dans une cellule individuelle ou collective. Ces deux situations concernent 12 654 personnes au 1er février 2009.   
- le 3ème problème concernent les détenus qui ne sont pas en surnombre mais à qui on impose de  passer la nuit  dans une cellule collective, et ce, en contradiction avec la règle 18.5 du Conseil de l’Europe.     
- Enfin le 4ème problème, certes abordé par Mme Dati, mais de façon bien maladroite, est celui du temps passé dans la cellule qu’elle soit individuelle ou pas, surpeuplée ou pas. Il est fondamental. Un établissement pénitentiaire où les règles pénitentiaires sont respectées, c’est un établissement où la journée de détention se passe hors de la cellule, dans les « lieux de vie » : en ateliers, dans les locaux de formation générale ou professionnelle ou les lieux d’activités culturelles ou sportives, ou les espaces de promenade, dans les lieux de soins, les lieux de pratique religieuse, les parloirs, etc. (Règles 25.1 et 25.2). On ne se prépare pas à « une vie responsable et exempte d’infractions » en restant 23 heures sur 24 dans « sa chambre ». Si cette condition est respectée, la question de l’encellulement individuel de nuit se pose dans des termes bien différents. Tout ce que dit Mme Dati sur « le présupposé, qui renvoie d’ailleurs très directement aux origines de notre culture, c’est l’idée du « retour sur soi » grâce à la solitude » perd tout son sens. On peut aussi penser qu’une telle organisation de la détention où l’on ne passe pas son temps à « tuer le temps »  diminue le risque suicidaire, de façon évidente le jour, mais aussi la nuit, et ce par un meilleur état moral des détenus et une meilleure connaissance de cet état moral par le personnel et l’ensemble des intervenants… dans les lieux de vie.      

   Il faut donc défendre le principe de l’encellulement individuel de nuit, mais surtout faire en sorte que les détenus ne soient pas en cellule le jour. Et pour cela, on doit s’engager d’urgence dans une politique désinflationniste : a. par la prévention des délits et des crimes ; b. par une refonte de l’échelle des peines (la prison ne doit plus être au cœur du système, en matière correctionnelle) ; c. par une refondation de la libération conditionnelle (la LC devrait être le mode de libération courant pour les condamnés à une peine ferme, à temps, de plus de 2 ans) ;  d. par le développement  des aménagements  de peine sous écrou (voir, sur ce point, le  2ème volet de la loi pénitentiaire).
    La nécessité d’une telle politique désinflationniste est évidente quand on entend la Garde des Sceaux nous révéler ces chiffres pour 2012 « 64 000 places seront réparties entre 45 500 cellules individuelles et 8 500 cellules collectives ».
Au 1er février 2009, il y avait 62 744. Mais ce chiffre est monté jusqu’à 64 250 au 1er juillet 2008,  soit environ 2 500 de plus qu’au 1er juillet  2007.  Sur la base de 70 000 détenus au 1er juillet 2012 (5), cela donnerait : 45 500 détenus en cellules individuelles,  18 500 détenus en cellules collectives et 6 000 détenus en surnombre. 
Pierre V. Tournier
Notes
(1) Statuts de l’OIP.
(2) La nuque raide,  Editions Philippe Rey, 2006.
(3) 80 000 détenus en 2017 ? Réforme et dérive de l’institution pénitentiaire, Editions Amsterdam, 2008.
(4) Une lecture rapide de l’ouvrage que le Parti Socialiste vient de publier sous le titre catastrophiste « La France en libertés surveillées. La République en danger » ne nous rend pas très optimiste sur ce point ! Nous y reviendrons dans ACP.
(5) On parle ici de « détenus » et non de « personnes sous écrou ». La population sous écrou pourrait, elle,  atteindre 70 000 dès cette année ( 68 151 au 1er juillet 2008).
 
*** LE KIOSQUE *** 
- 2. - Pour mémoire

- Pierre V. Tournier, « 5 janvier 2009. Mensonges d’un matin d’hiver. Recherche sur les déviances ou déviances dans la recherche ? », 140 pages [disponible fin mars]. 
* Ouvrages
- Jacques Delga, « Manuel de l’innocent. De l’atteinte à la présomption d’innocence », Editions Eska, 2009, 2008 pages, 28€.
   Présentation de l’éditeur : « Le manuel de l’innocent souligne le fait que l’innocence a priori n’existe pas et ne peut se définir. Il est nécessaire si l’on est aux prises avec la justice ou la police de se défendre au mieux, ce qui est difficile, a fortiori lorsqu’on ignore qui vous a dénoncé, ou lorsque la mise en détention provisoire a été requise. L’ouvrage est divisé en quatre parties :
I - Généralités relatives à la présomption d’innocence et à son atteinte.
II - Description chronologique détaillée de la procédure pénale et des dérives concernant la présomption d’innocence.
III - De l’affaire Outreau et des suites immédiates à une réforme plus générale du droit pénal.
IV. Du particularisme de la délinquance d’affaires : « une accentuation de l’atteinte à la présomption d’innocence à l’égard du dirigeant de société ? Mythe e ou réalité ? »  
- L’auteur est avocat à la Cour d’Appel de Paris et professeur honoraire à L’Essec.
 
- Jean-Claude Caron, Annie Stora Lamarre et Jean-Jacques Yvorel (Ed.), « Les âmes mal nées. Jeunesse et délinquance urbaine en France et en Europe (XIXe – XXIe siècles) », Actes édités par les Presses universitaires de Franche-Comté, 2008. 
Présentation de l’éditeur : « Dès le XIXe siècle, les "âmes mal nées" hantent l'espace urbain, tant la jeunesse délinquante est précocement perçue comme une menace contre l'ordre familial, moral, social ou politique. Deux siècles plus tard, le sentiment de menace persiste tout en ayant enregistré une profonde évolution. Quelle que soit l'époque, nommer "la jeunesse délinquante", c'est d'abord identifier une catégorie à risque et la situer face aux discours inlassablement ressassés sur la "ville pathogène".
    Ce livre issue du colloque international de Besançon (2006) se propose d'analyser la façon dont a été construite l'identité du jeune criminel. Issus de différentes disciplines, les auteurs prennent la mesure du "mal" qui traverse la France, mais aussi l'Europe et même les Etats-Unis. C'est toute l'idée de marginalité, d'anormalité, de dangerosité du jeune délinquant qui est interrogée, ainsi que les réponses parfois contradictoires apportées par une société partagée entre volonté de sanction et souci de protection. »
 
* Bulletins  & Revues  
- Sébastien Dalarre, « Les infractions multiples : pour une nouvelle règle de détermination de l’infraction principale », Direction de l’administration pénitentiaire, Cahiers d’études pénitentiaires et criminologiques, n° 29, février 2009, 6 pages.  
- L’auteur est sociologue au Bureau des études et de la prospective de la DAP (PMJ5).  
- Véronique Levan, Mesurer les effets de la sécurisation des quartiers populaires : un état des lieux de la littérature anglo-américaine, Actualités Bibliographiques, Déviance et Société, vol.33-2009/1: 95-113. 
- Sébastian Roché, « Délinquance  et socialisation familiale : une explication limitée », Revue  Recherches et prévisions, CNAF, 2008, n°93.
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- 3. - Julien Damon, « Questions sociales : analyses anglo-saxonnes. Socialement incorrect ? »,  Presses Universitaires de France, 2009. 
Présentation de l’éditeur : « Les questions sociales en France sont généralement abordées au seul prisme hexagonal. On traite de performances, de déficits et, souvent, de bons sentiments. Un détour par les analyses anglo-saxonnes est riche d’enseignements et de surprises. Sur dix thèmes qui vont de l’exclusion et de la discrimination raciale au management en passant par la famille, le bonheur et l’insécurité, une reprise de commentaires d’ouvrages parus dans la revue Sociétal permet un audacieux panorama. Ce livre donne ainsi accès à des œuvres majeures de l’expertise anglo-saxonne actuelle, un accès d’autant plus précieux que la plupart ne seront jamais traduites.
   Certains de ces livres sont devenus des classiques. Ils traitent de capital social, d’investissements pour la petite enfance ou de police de proximité. D’autres, aux thèses plus inhabituelles, feront sursauter. Ils plaident pour la réhabilitation du mariage, la libéralisation du port d’armes, le démantèlement du modèle social français ou encore la mise en place d’un revenu universel (à condition de mettre fin à l’Etat-providence).
    Les comptes-rendus critiques, remaniés et actualisés, sont complétés par des encadrés resituant les positions des Anglo-saxons dans le contexte français. Tableaux de données récentes, graphiques et recensions complémentaires d’ouvrages parfont la cohérence du propos qui vise la mise à disposition d’informations et le traitement d’interrogations capitales.
    Une collection de questions et de réponses indispensable pour ceux qui préparent un écrit ou un oral, mais aussi pour tous ceux, professionnels ou experts, qui souhaitent disposer de perspectives originales afin de mieux comprendre notre actualité et mieux saisir les alternatives possibles.

    Julien Damon est diplômé de l’ESCP et docteur en sociologie. Il est professeur associé à Sciences-Po (cycle d’urbanisme). Ancien chef du service des questions sociales au Centre d’analyse stratégique, il a notamment publié La Question SDF (PUF, 2002), Les politiques familiales (PUF, « Que sais-je ? », 2006), L’exclusion (PUF, « Que sais-je ? », 2008). 
***  COLLOQUE sur la CRIMINOLOGIE du 3 février 2009 au CNRS ***
 
- 4. - A QUI PROFITE LA CRIMINOLOGIE ? 
Christian Demonchy 
Avec des commentaires de Frédéric Ocqueteau (F.O.)
et les réponses de Christian Demonchy (C.D.)


    La présentation du colloque du 3 février sur la criminologie définit celle-ci comme « l’étude scientifique du « phénomène criminel », à la façon dont il est défini et contrôlé  (prévention et traitement) ». Elle pose également une question indépendante de l’étude  criminologique proprement dite : « Comment diffuser cette connaissance scientifique auprès des étudiants, des professionnels, des élus, des militants, de l’ensemble de la société ». Par ailleurs, l’association Tétra (Criminalité, délinquance, justice : connaître pour agir) soulève le point fondamental de l’articulation entre la connaissance et l’action. Le criminologue n’étant a priori ni professionnel judiciaire ni législateur, de quelle façon et par qui ses compétences scientifiques vont être utilisées ? A qui profite la criminologie ? 
    Selon le bénéficiaire, je distinguerai la criminologie au service de l’Etat et la criminologie au service de la démocratie, deux disciplines qui se réfèrent à deux philosophies politiques radicalement opposées. La première s’inscrit dans la tendance actuelle, la seconde pourrait l’inverser.
 
    La criminologie au service de l’Etat 
    L’Etat est censé assurer la sécurité de toutes les personnes vivant sur son territoire, comme le seigneur d’autrefois se devait d’assurer la sécurité de son peuple avec son armée personnelle. Le criminologue est avant tout un stratège au service du chef de l’Etat.
Commentaire de Frédéric Ocqueteau (F.O.) : Est-ce que l’Etat se réduit au chef de l’Etat ? Qu’entendez-vous par Etat ? Et si le chef de l’Etat est Ségolène Royal, est-ce que ça change quelque chose par rapport au fait qu’il est Nicolas Sarkozy ?
Réponse de Christian Demonchy (C.D.) : L’Etat se réduit au chef de l’Etat quand les citoyens attendent de l’Etat la « sécurité » (entre autre) sans chercher à comprendre ce que signifie cette sécurité et ce qu’elle peut engendrer ( ils font confiance au chef). « On va vous débarrasser de cette racaille » : ce n’est pas le mot « racaille » que je critique mais la promesse qu’ « on » (l’Etat, Sarkozy) sera capable d’éliminer le problème. Je parle d’une philosophie politique qui établit ce type de relations entre Etat et citoyens. Sarkozy en est un archétype caricatural mais n’importe quel politique risque de jouer de ce type de relations (Ségolène Royal, les députés…).   
   
   En servant l’Etat, il sert bien entendu la communauté [F.O. : Prémisse juste] puisque tous ses membres sont des victimes potentielles ou réelles du crime. [F.O. : Conclusion sans rapport – de quel crime parle-t-on ? De quel criminel parle-t-on ? Faut-il supposer qu’un criminel ne fait pas partie de la communauté, à la différence des victimes ? C.D. : « il sert la communauté » est la conclusion, « En servant l’Etat » et «tous ses membres…victimes… » sont les prémisses. Un criminel ne fait effectivement pas partie de la communauté dans cette philosophie politique]. Le danger qui menace la société est ce qui produit [F.O. : Je ne comprends pas] sa cohésion, ses normes, ses valeurs communes, son identité. L’union est sacrée dans la République une et indivisible, incarnée par son président. Celui-ci a le devoir de faire la guerre à la « voyoucratie », cette organisation clandestine [F.O. : Pourquoi clandestine ? C.D. :  Je fais allusion aux réseaux] qui met en péril à tout moment la communauté, la cohésion sociale, l’Etat, la République, la Démocratie.
    En rompant le contrat social, le criminel s’est mis hors la loi donc hors la société. Le point de vue du chercheur criminologue est celui de la société respectueuse de la loi sur celui qui la transgresse, point de vue unique et immuable de l’innocence sur les culpabilités diverses et évolutives. Le phénomène criminel, objet de l’étude, est donc clairement extérieur à l’observateur, condition nécessaire à l’objectivité scientifique.
    Le criminologue d’Etat est un fonctionnaire au service du pouvoir en place [F.O. Lequel ? C.D. : N’importe lequel] et peu importe la couleur politique de celui-ci puisque l’ennemi [F.O. : Lequel ? C.D. : Celui que le criminologue est chargé de combattre] est toujours dans l’opposition [F.O. : De quoi ? C.D. : A l’Etat, la communauté, la démocratie etc.] Les divergences entre criminologues ne portent que sur des questions stratégiques. Assisté par ses conseillers, le chef de l’Etat choisit la stratégie qui déterminera sa politique pénale et fait voter par sa majorité au Parlement les lois nécessaires à sa réalisation. La criminologie, comme la Défense Nationale, est une affaire de spécialistes [F.O. : C’est-à-dire ? C.D. : Par opposition aux citoyens ordinaires non spécialistes des  questions criminologiques]. Elle peut d’ailleurs être exercée par des consultants privés sous contrat avec l’Etat ou d’autres pouvoirs décentralisés [F.O. : Donc, pas de consultants privés sous contrats d’associations citoyennes ? C.D. : Il peut exister des association dites  « citoyennes » qui partagent ces idées].
    Le phénomène criminel se définit scientifiquement à partir du passage à l’acte qui distingue le criminel du reste de la société. C’est parce que, dans un même environnement social, certains enfreignent la loi et d’autres pas que la science criminologique se concentre exclusivement sur la spécificité criminogène du transgresseur. La société étant ce qu’elle est [F.O. : Malade ou saine ? C.D. : Le criminologue n’a pas à en juger] et le criminologue n’étant pas payé pour la changer …  
F.O. : Ni le policier ni le juge qui sont pourtant des citoyens ?…
C.D. : Dans l’exercice de leurs fonctions ( faire respecter la loi), ils ne sont en effet pas payés pour la changer, ce qui ne les empêche  pas de mener parfois des actions citoyennes pour agir sur leurs fonctions ,  
… il étudie ce qui caractérise la personnalité criminelle, les milieux où elle prospère, les groupes sociaux où elle trouve ses complices, les réseaux qu’elle fréquente [F.O. : Donc, il travaille pour. C.D. : Pour la protéger en l’état].
    Le criminologue au service de l’Etat est animé par l’esprit de défense [F.O. : Et non pas par un esprit de compréhension ? C.D. : Oui]. Cet esprit inspire toute sa stratégie : décèlement précoce, anticipation, renseignement, mesures de sûreté. La répression n’est pas un objectif mais un moyen de défense. La peine infligée au coupable n’a aucune valeur stratégique si elle n’est pas une mesure de sûreté capable de le rendre inoffensif. Elle doit donc être avant tout un traitement de la personnalité criminelle. En ce sens, ce traitement est strictement préventif puisqu’il est censé empêcher la récidive. [F.O. : Dissuasif plutôt, ou plus exactement prophylactique, si je comprends bien. C.D. : Préventif pour prévenir la récidive ; oui, prophylactique, c’est pourquoi je parle de guérison dans la phrase suivante]. Et si la guérison n’est pas avérée, le criminologue a l’obligation morale et professionnelle vis à vis de l’Etat, de prendre une autre mesure de sûreté [F.O. : D’en justifier le bien fondé plutôt ? C.D. : En fait, il existe souvent une complicité intellectuelle entre ce criminologue et son employeur].
    Cet esprit criminologique est apparu au 19ème siècle parallèlement au développement des sciences humaines que l’Etat a voulu mobiliser dans sa stratégie de défense. Le lien entre le domaine judiciaire et la recherche sur la personnalité criminelle s’est formée à partir du concept de responsabilité morale individuelle qui, d’un côté, autorisait la sanction du coupable et de l’autre posait à la société le problème de son amendement, donc de son traitement. Gabriel Tarde a très longuement théorisé le concept de responsabilité morale individuelle (« La philosophie pénale », 1895) et admis que certains coupables ne pouvaient être amendés, approuvant ainsi la politique pénale de l’Etat qui distinguait les amendables des incorrigibles et recherchait des mesures adaptées, notamment pour les multirécidivistes
F.O. : Donc Tarde était un « criminologue d’Etat » d’après vos critères ? C’est peut-être un peu rapide.  
C.D. : Oui, même si, dans cette catégorie, toutes les nuances sont possibles, et ce n’est pas ici mon but de faire dans la nuance. J’ai eu l’occasion de m’attaquer à Tarde dans un article paru dans « Champ pénal » : « L’irresponsabilité pénale de Gabriel Tarde ». 
F.O. : Veut-on dire que des « penseurs » seraient là pour mettre en pensée le bien fondé de décisions réactionnaires, populistes, démagogiques, déjà arrêtées d’après le « sens commun » des politiciens, les mains aux commandes, devant démontrer durant leur mandature qu’ils  « font » quelque chose, qu’ils « font en sorte que », comme le dit leur jargon du moment ?)  
C.D. : Les « penseurs » en accord avec les politiciens donnent de la matière (grise ?) à leurs discours.
 
    Le criminologue au service de la démocratie
    Le criminologue est un ethnologue qui explore les rapports entre l’individu et la société sous l’angle de la transgression aux normes en vigueur.
F.O. Métaphore intéressante…
C.D.  Pourquoi « métaphore » ?
F.O. Donc à la différence de l’autre, il travaillerait « sur » et non pas « pour », ce qui n’empêcherait pas qu’il travaille « avec », comme dirait PVT ; dans ces conditions, pourquoi ne pas l’appeler « ethnologue de transgressions » ? 
C.D. Il travaille « avec » si l’Etat lui permet de travailler, notamment par des financements, de travailler dans ce sens. « Ethnologue des transgressions » est un raccourci correct, mais « aux normes en vigueur » exprime aussi le fait qu’il s’agit ici d’un ethnologue particulier qui étudie SA société ; d’où la relation avec la démocratie.
   
    La vie sociale et ses règles sont la condition nécessaire d’existence de l’individu humain. Bien avant que le paléontologue ne le distingue des autres espèces sous le nom d’hominidé, la nécessité du lien social et du « politique » (au sens où, par exemple, Marcel Gauchet l’utilise dans « La condition politique » 2005) qui l’institue s’est inscrit dans ses gènes. Mais les normes, elles, ne sont pas innées.
F.O. : Qu’en sait-on au juste ? Qu’est-ce qui nous prouve qu’un bagage génétique normatif commun aux hominidés ne serait pas un trait constitutif fondamental de l’espèce ? – du type interdits ou obligations de faire- …Je voudrais rappeler, à partir de cette légère provocation, un des préceptes majeurs du « métier de sociologue » (Bourdieu et alii, 1968, p. 35), faute de connaître ceux qui gouvernent le « métier de criminologue ». Je cite : « La formule de Durkheim exigeant que le social soit expliqué par le social et par le social seulement (…) garde toute sa valeur (…) le rappel de la décision méthodologique de ne pas abdiquer prématurément le droit à l’explication sociologique ou de ne pas recourir à un principe d’explication emprunté à une autre science, qu’il s’agisse de la biologie ou de la psychologie, tant que l’efficacité des méthodes d’explication proprement sociologique n’a pas été complètement éprouvé »… J’ai été élevé dans la « croyance » de ce précepte, et je veux simplement dire que si je discute aujourd’hui avec vous, c’est tout simplement que cette croyance s’est un peu effritée au cours du temps, en raison, entre autres, du dogmatisme de ceux qui continuent à nous raconter avec beaucoup d’aplomb et de mépris, que l’explication sociologique n’aurait pas encore épuisé son potentiel sur l’objet déviance et contrôle social… Le problème, c’est que cette tarte à la crème est devenue un piège épistémologique sans fonds qui a fini par stériliser la pensée française, à la différence de ce qui se passe sous d’autres contrées qui ont su beaucoup mieux renouveler leurs objets d’étude sous le label de criminologie sans en faire un drame national. Or, je continuerais à souscrire au dogme durkheimien si, de temps à autre, on venait me dire de ce pays : je ne sais pas aller plus loin, donc j’accepte ce que votre criminologie a à me dire dont je ne suis pas capable moi-même, plutôt que de lui rester sourde. Le problème, c’est que je ne l’ai jamais entendu dire ici, etc. Enfin bon, je m’égare et pourtant je crois qu’on est bien au cœur d’un « enjeu de pouvoir » académique mal digéré et ressassé, et cela me fatigue assez de ne jamais en sortir à l’âge où je suis arrivé !… 
C.D. j’utilise le mot « normes » pour désigner les lois, les règles morales ou (et) religieuses que les hommes appliquent consciemment à leurs sociétés particulières donc historiques. Il ne me semble pas « téméraire » de supposer que pour en arriver à cette conscience de la gouvernementalité, un très long  processus ait développé « inconsciemment » la cohésion sociale chez certaines espèces (la reproduction sexuée est une forme embryonnaire, « instinctive », de cohésion sociale, ce qu’on appelle « l’instinct maternel » aussi – la poule qui couve son œuf-),  
F.O. …à partir duquel des cultures historiques singulières auraient façonné des normes locales impératives ou lâches. Processus ayant induit un métissage incessant favorisant de la curiosité et de l’inventivité –bref de l’ouverture dans certains espaces de la planète-, et conduit à une universalisation par le biais d’un allongement continu des chaînes d’interdépendances entre les hommes-réseaux. Avec, d’un côté, relativisation extrême des normes et, de l’autre, rigidification tout aussi extrême).  
   Toutes les lois humaines sont des atteintes à la liberté  individuelle décidées par le pouvoir politique d’une société donnée à une époque donnée [F.O. : Non. C.D. : Si] afin d’assurer non pas la cohésion sociale, qui est de nature biologique [F.O. : On n’a pas fini de comprendre en quoi nous sommes ou ne sommes pas des insectes sociaux, donc cette vue est un peu téméraire)], mais une  forme particulière de cohésion sociale qui est de nature historique [F.O. : Historique ? cela veut dire relatif, donc aisément changeable, améliorable ? C.D. : Oui, bien sûr]. C’est pourquoi les transgressions aux lois ne menacent pas la cohésion sociale dans son essence [F.O. : Ca dépend…. Tant qu’on discutera de l’essence de la cohésion sociale, le distingo sur les deux postures criminologiques amené par l’article continuera d’être gratuit] mais posent question sur sa forme particulière, ici et maintenant, et sont susceptibles de la faire évoluer.  
C.D. Pour dire les choses autrement, j’ai critiqué le livre de J. Donzelot « Faire société » en particulier à cause du titre : on ne peut que faire (action consciente) un certain type de société, que faire UNE société, et cela implique des choix politiques ( les délinquants se font une société ou s’adaptent à une société).
   
   « Le crime, écrit Emile Durkheim, est un agent régulier de la vie sociale ». « Il est lié aux conditions fondamentales de toute vie sociale ». Il est même « utile pour l’évolution normale de la morale et du droit » (« Les règles de la méthode sociologique », 1894).
F.O. : il faut revisiter ces notions de régularité et de normalité qui ne vont plus de soi aujourd’hui, tant sur le plan scientifique que politique  
C.D. : D’accord pour revisiter toujours les notions. Ce que j’approuve chez Durkheim, c’est l’idée d’intégrer la transgression et son auteur dans la vie sociale. Cela nous incite à explorer les rapports entre l’individu et la société et les normes en vigueur. A l’inverse, Tarde se focalise sur la responsabilité morale de l’infracteur, il dépolitise dangereusement la criminologie. Long débat …  
   Dans un registre fort différent, Thomas More avait abordé la question criminologique [F.O. : non. C.D. : si] dans « Utopia » (1516), d’une part en n’excluant pas les crimes de la cité pourtant idéale des Utopiens (Livre II), d’autre part en opposant leur politique pénale à celle de l’Angleterre qu’il critiqua très violemment (Livre I). Le criminologue n’est pas un croisé engagé pour combattre le crime et la récidive. C’est un intellectuel qui étudie les transgressions de toutes natures (des incivilités aux crimes) aux normes d’une société particulière et la réaction de celle-ci.  
F.O. : c’est une erreur fondamentale pour qui tient à ce type de vocabulaire, de tenir captif dans ses rets celui qui en use : cet homme là, une homme sans qualité ni nom…, cet ethnologue du conformisme et de la transgression ( ?) -dira-t-on, faute de mieux-, devrait d’abord étudier la normalité plutôt que la transgression, voire la normalité sans la transgression, à partir des « faiblesses de la volonté » qui conduisent les individus à « agir contre eux-mêmes », et par déduction, à partir de certaines forces de volonté qui peuvent les amener à « agir pour les autres et contre eux-mêmes », suivant en cela une piste conceptuelle du désintéressement chez l’économiste Jon Elster ou du don sans contre don, chez l’anthropologue Jacques Godbout, des gens pas bien au centre du propos, mais dont le décalage est précisément beaucoup plus précieux).  
C.D. : Je pense ne pas comprendre, n’ayant pas lu Elster et Godbout. Etudier les rapports entre l’individu et la société implique l’étude de la société et des choix politiques qui l’ont fait telle qu’elle est (normalité ?). « Sous l’angle des transgressions » permet de limiter cette étude au champ criminologique.  
   Le phénomène criminel se forme à partir de deux actions antagoniques : celle du transgresseur et celle de la société, le premier acteur étant toujours dominé par la loi de la seconde. C’est elle qui décide de pénaliser ou non certains comportements, décrète l’échelle des peines, forme et rémunère des professionnels pour rechercher et juger le transgresseur, élabore des mesures à l’égard de la victime, du justiciable et de ses proches, et adopte un mode de publicité et de médiatisation des transgressions et de l’action judiciaire auprès du public.
    Le crime n’est pas le point de départ du phénomène criminel, il n’en est qu’une composante. 
F.O. : Je ne comprends pas si le phénomène criminel est une entité indépendante des actes de ceux qui en font partie, c’est un serpent qui se mord la queue. Quelles en  sont les autres composantes ?  
C.D. : Le phénomène criminel est ce qui est étudié dans le champ criminologique, tel que P. Tournier le définit succinctement dans sa présentation du colloque et que j’interprète à ma façon. Les autres composants sont, hormis le crime lui-même, tout ce dont je parle.  
A la violence individuelle correspond la violence institutionnelle. [F.O. : c’est-à-dire, stimulus-réponse ? parallélisme ? asymétrie ? ou co-occurrence non finalisée ? ou bien hasard à la Cournot ? Violence symbolique ou réelle ? C.D. : C’est l’œuf et la poule ( et non le serpent qui se mord la queue). Qui a commencé, l’individu ou la société ? Vous me donnez envie de reparler de la cohésion sociale de nature biologique ! Violence symbolique ou réelle : interrogatoires, perquisitions, gardes à vue, détention provisoire, condamnations publiques, détention…sont des violences institutionnelles réelles]. A la responsabilité individuelle, correspond [F.O: Idem. C.D. : Idem] la responsabilité collective. Le point de vue du criminologue ne peut être totalement extérieur au phénomène qu’il observe puisqu’il est, de fait, impliqué dans la responsabilité collective. Il ne peut analyser avec une parfaite neutralité les conditions d’émergence des transgressions et la politique pénale du pouvoir en place puisqu’il est un acteur démocratique de l’état social et de son évolution [F.O. : Alors que dans le premier cas de figure, il le pouvait ? Il n’appartenait pas à la collectivité même s’il était au service de l’Etat (pouvoir en place)? Il était plus neutre ? C.D. : Il pouvait prétendre à la neutralité grâce à la philosophie politique que j’ai exposée]. Chaque criminologue étant un observateur critique et unique, l’ensemble des criminologues est nécessairement hétérogène.
F.O. : Veut-on dire critique de la violence institutionnelle et engagé dans l’observation des conditions de facilitation de la transgression de certaines normes –donc non neutre- mais avec un regard sur tel ou tel aspect des choses, ce qui le rendrait unique, et par la même ayant à se ressourcer sans cesse avec le regard critique des autres placés dans la même condition d’incertitude, quelque part dans le social mais pas dans l’appareil d’Etat, donc pas un fonctionnaire ?
C.D. : Oui. Précisions : j’espère qu’il peut être fonctionnaire sans devoir obéir intellectuellement à l’appareil d’Etat (dirigé par le pouvoir en place) ; personnellement, j’approuve le principe de certaines violences institutionnelles mais je peux critiquer la forme qu’on leur donne (donc critique au sens large),  
De même que la démocratie est fondée sur la division des citoyens et l’autonomie de chacun pour penser une forme particulière de cohésion sociale (projet de société), de même le conflit entre criminologues est, comme le crime, « un agent régulier de la vie sociale ».[F.O. : Certes, mais parle-t-on du conflit entre des criminologues du type 2 ou des criminologues opposant les types 1 et 2, une question fondamentale par les temps de pétition qui courent ? C.D. : Entre tous, sauf à considérer que les criminologues de type 1 sont à exclure de la société démocratique !] Ces divisions sont indispensables pour alimenter le débat [F.O. : Tourniérien, en somme, i.e. civique et citoyen, passionné et froid, ferme mais courtois ? C.D. : Si on veut, mais voir infra le but démocratique de ces débats] sans lequel la démocratie serait une guerre civile permanente [F.O. : Très drôle, et alors, ce serait peut-être à l’Etat d’arbitrer, vous savez, cette histoire d’Etat-arbitre  ? C.D. : Et le criminologue de type 2 ne serait alors pas plus utile à la démocratie que le criminologue de type 1 ! ].
    Sans aucun doute, le débat démocratique est utile entre criminologues et, d’une manière plus large, entre tous ceux qui, professionnellement, s’intéressent au phénomène criminel. Mais s’il reste confiné [F.O. : En effet c’est le danger, le sectarisme] dans cette communauté de spécialistes, il est certain que le pouvoir en place [F.O. : Nous y voilà] fera son marché [F.O. : Bien vu] parmi toutes les idées débattues pour y acheter [F.O. : Avec de la monnaie de singe par les temps qui courent] celles qui argumentent le mieux la politique pénale qu’il entend mener – [F.O. : Ouf, encore un complot éventé !] (A moins de croire à la sagesse supérieure du prince…)  
F.O. : C’est apparemment le cas de 53% de gens, sont-ils endormis ou parfaitement adaptés à la gestion de la faiblesse de leur volonté ?
C.D. : Ils sont convaincus, et de nombreux politiciens les enferment dans cette croyance, qu’ils n’ont aucune prise sur les problèmes, qu’ils sont totalement étrangers à ces problèmes, irresponsables de leur occurrence. Regardez comme le gouvernement en appelle à la cohésion sociale à propos de la crise financière et économique, comme s’il s’agissait d’une attaque ennemie, extérieure à notre communauté, d’un virus (produits toxiques !). D’où l’appel à l’union, à la confiance dans l’Etat et dans ses spécialistes en stratégie. D’où la problématique très répandue: plus d’Etat ou moins d’Etat mais pas quel Etat ? Ce qui suit aurait mérité d’être développé et approfondi pour éviter les malentendus. J’ignore si les réponses à vos questions ci-dessus vous permettront une lecture différente de ce que j’appelle « médiation entre la science et l’ensemble de la société ». A suivre…   
    Le criminologue sert la démocratie quand, à partir de ses connaissances, il dégage une problématique qui mette en cause la responsabilité  collective et rende indispensable le débat public. Quelques exemples. Quelles atteintes aux libertés individuelles admettons-nous pour que la police et la justice puissent exercer leur fonction ?
F.O. : Mais a-t-on besoin des connaissances du sage criminologue du type 2, puisque chacun d’entre eux exprime un point de vue particulier, quitte à en discuter avec le collègue de sa chapelle ou de l’autre chapelle pourvu qu’il la situe ailleurs que dans le type 1, hélas…, le collègue est précisément situé à cet endroit, le plus souvent, et c’est bien ce qui explique le drame de la guerre civile permanente : d’où parles-tu camarade ?! Près de Buchenvald, peut-être, ou à bonne distance ?).  
   Quelle vie sociale souhaitons-nous imposer aux détenus ? Quelle action exercer à l’égard des victimes et des proches des détenus ? Comment évaluer l’indemnité versée aux victimes de la justice (non-lieu, etc.). Quelle publicité des faits de déviance et de l’action judiciaire souhaitons-nous instaurer ?
    Autant de questions qui se rapportent à des choix de société  incombant aux citoyens. Aucun spécialiste ne peut prétendre qu’il a autorité pour y répondre [F.O. : Mais de quoi parle-t-on alors depuis le début ?]. Il peut, certes, avoir comme tout un chacun une opinion de citoyen. Mais son utilité démocratique de spécialiste [F.O. : Utilité démocratique de spécialiste, trois termes totalement antinomiques à mes yeux, mais enfin, il faut bien inventer des fictions pour pouvoir discuter] réside dans sa capacité intellectuelle à formuler, éclairer, approfondir les problématiques destinées au débat public[F.O. : Et espérer influencer la décision publique, non ? c’est quand même aussi l’enjeu d’une démocratie technique dialogique, dans les forums hybrides, par exemple, non ]. Il joue alors un rôle de médiation entre la science et l’ensemble de la société
F.O. : C’est un traducteur, un passeur, OK… sauf quand il (se) retient sa science, en n’entendant pas répondre aux questions que l’Etat ou la société lui soumettent, parce que, de son point de vue, ce ne sont jamais les bonnes questions ; paradoxalement, en France bien plutôt qu’en d’autres contrées, il est d’autant plus prédisposé à le croire et se draper dans cette dignité de grand incompris, qu’il demeure un fonctionnaire à vie, estimant avoir mérité sa place mais n’avoir pas de comptes à rendre aux contribuables aliénés)…

    De deux choses l’une 
         
    Il est possible que dans l’exposé de ces deux types de criminologie que j’ai voulu le plus neutre possible, j’ai laissé filtré ma préférence pour le second [F.O. : Certes]. Dans le doute, je la confirme. Je précise que, n’étant pas un universitaire et ne pouvant, à mon âge, espérer faire une carrière dans la criminologie [F.O. : Inutile, - ça ne mène pas à grand-chose tous comptes faits, une carrière dans ce domaine - et on peut se demander si ce serait sain], ce choix est celui d’un citoyen [F.O. : Très bien, personnellement j’apprécie cet effort (de) citoyen]. J’avoue toutefois qu’il est étayé par mon expérience professionnelle passée dans l’architecture pénitentiaire où j’ai pu constater l’absence totale de participation démocratique dans les projets qui décidaient de la vie que nous allions imposer aux détenus, autrement dit de la peine que nous leur infligeons.  
F.O. : Très bien, il faut toujours expliquer le particularisme de son engagement par rapport à une expérience personnelle.
   
    La criminologie au service de l’Etat, dont l’éthique se fonde sur la responsabilité morale exclusive du criminel et l’innocence de la société victime [F.O. : Une illusion d’optique typiquement franchouillarde, je pense], encourage celle-ci à confier à l’Etat et ses experts le traitement et la prévention du phénomène criminel et à la dispenser ainsi de toute participation démocratique [F.O. : Cela n’est pas propre à ce domaine, c’est l’éternelle question de la démocratie confisquée]. La criminologie au service de la démocratie a une tâche beaucoup plus ingrate puisqu’elle veut imputer à l’ensemble de la société sa part de responsabilité dans le phénomène criminel
F.O. : Entend-elle demander à chacun des comptes sur ses propres transgressions publiques, ou bien de laver son linge sale en famille, ou encore de balayer soi-même devant sa porte, ou encore de lire midi à 14 heures sans vouloir changer la pendule de son foyer ?
   
   Les candidats au pouvoir politique sont toujours tentés de promettre aux électeurs qu’ils seront leur meilleur défenseur contre toutes adversités. La démagogie est sœur jumelle de la démocratie. Et plus ces adversités sont présentées [F.O. : Par les démagogues ?] comme des dangers étrangers à notre monde, notre morale et notre entendement, plus grande est la tentation des citoyens de confier leur défense à l’Etat  
F.O. : Depuis quand est-ce un phénomène nouveau ? La nouveauté du problème ne serait-elle pas plutôt de la confier aux ressources du marché ou à d’autres forces occultes –ne suivez pas mon regard fuyant et effaré-?
   
   La criminologie est, peut-être plus que d’autres domaines, sujette à un rejet de la part des citoyens [F.O. : Non, je pense que la plupart des citoyens s’en branlent, de ce petit monde de « la criminologie »]. Hormis les raisons philosophiques, il faut admettre que la racine « crime » du mot criminologie a une charge suffisamment agressive pour expliquer partiellement ce rejet [F.O. : Pas mal vu, mais un peu court, on pourrait extraire la racine et parler d’une minologie ?] et l’on peut se demander si ce mot n’est pas un handicap [F.O. : Certes] pour la promotion de cette discipline dans son expression démocratique. D’autant que la criminologie d’Etat me semble de plus en plus dominante depuis plusieurs années.
F.O. : Douloureux dilemme apparemment, ce n’est pas l’autre chapelle qui va vous aider, qui s’est précisément absentée à force d’être trop consciente de ce danger !... Mais peut-être va-t-on provoquer son retour pour sauver son petit pouvoir moral d’un danger qui le menace par votre entreprise bienvenue).
   
   La mission « Bauer » s’inscrit dans cette tendance, elle n’en est pas l’origine. Le rapport (« Déceler - Etudier - Former : une voie nouvelle pour la recherche stratégique ») prévoit que  le Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique « doit dépendre pour les orientations du président de la République et fonctionnellement du Premier ministre ». Si des criminologues obtiennent des missions de ce Conseil, comment pourraient-elles ne pas être affectées à la recherche stratégique si bien définie dans le rapport : esprit de défense, renseignement, dépistage précoce, anticipation ?
     Le criminologue d’Etat [F.O. : Au fond, c’est un flic, non ?] se croit investi du pouvoir d’imposer la priorité stratégique de défense aux professionnels du champ criminologique : police, justice… (les psychiatres posent aujourd’hui problème en revendiquant de ne pas être au service de l’Etat mais de leurs patients !). Le « criminologue démocratique », [F.O. : Lui, il a des guillemets et pas l’autre ?] qui n’est ni super-flic, ni super-juge, [F.O. : Pourquoi super alors ?] offre à chaque professionnel [F.O. : C’est-à-dire ?] une vision du phénomène criminel qui lui permet d’inscrire son activité particulière dans un ensemble social élargi [F.O. : Creuser la différence entre criminologue démocratique et professionnel]. Mais la plus grande difficulté est la participation démocratique des citoyens [F.O. : A quoi ? à définir les finalités du boulot de ces deux nouveaux larrons ?]. Je souhaiterais que l’enseignement de la criminologie à l’université comporte un module obligatoire sur la médiation de cette discipline …  
F.O : On commence à entendre parler de cours de médiation pénale – mais est-ce qu’on veut dire discipline-carrefour, discipline médiatrice, trans, bi, ou pluri disciplinaire ?... ou médiation disciplinaire ou disciplinante, etc.  On risque de repartir comme en Foucault et les 40 voleurs J…)  
… telle que je l’ai exposée ci-dessus. 
*** PARIS RIVE DROITE, RIVE GAUCHE ***

- 5. - RAPPEL. PARIS. Mardi 17 mars 2009, 17h - 19h.  Séminaire – public - de recherche  « Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contemporaines », dirigé par Pierre V. Tournier à l’Université Paris 1. Chaque 3ème mardi du mois. 
Lieu : 9, rue Malher  Paris IVe (6ème étage), Métro Saint-Paul.

Entrée libre et gratuite, sans inscription. 
16ème séance,  Eric Marlière, docteur en sociologie, chargé de mission / formation à « Mission Possible », chercheur associé au CESDIP, « La France nous a lâchés ! Le sentiment d’injustice chez les jeunes des cités ».
Discutant :  Frédéric Ocqueteau, directeur de recherches au CNRS, Université Paris 2 Panthéon Assas (CERSA), membre du Conseil d’orientation de l’Observatoire national de la délinquance (OND).
« De nos jours la question des émeutes et des violences urbaines occupent davantage la scène politique et médiatique. Les représentations sociales qui émanent de la jeunesse des quartiers dits sensibles et, plus généralement, des « héritiers des quartiers populaires » s’apparentent le plus souvent, au quotidien, à une perception critique à l’égard des institutions d’encadrement et un regard cynique vis-à-vis des politiques et de la société en général. Cette vision plus ou moins inquiète de la société est à l’origine de la structuration d’un sentiment d’injustice qui fédère une perception globale du monde qui entoure la plupart des jeunes et trentenaires rencontrés sur le terrain. La question étant alors de comprendre pourquoi dans un pays libre et démocratique, un certain nombre de jeunes et citoyens français développent une perception « complotiste » de notre société et ses institutions ? » 
 
*** RECHERCHE « VIOLENCES SEXUELLES » ***

- 6. - Message  du Dr Sophie BARON LAFORET
     Cher(e) Collègue,
La recherche a besoin de votre vigilance. Le programme de recherche lancé par le Dr Serge Stoléru (PCNET) a encore des possibilités de recrutement. Le suivi des auteurs de violence sexuelle sur enfants est une mosaïque à composer dans les modalités et le temps : rencontre, étayage, évaluation, suivi social, psychothérapie individuelle, thérapie en groupe, … Dans certains cas un traitement pharmacologique s’avère nécessaire ou utile. Cette recherche permet une évaluation clinique précise, une indication bien posée, et garantit un suivi tant psychothérapeutique que chimio thérapeutique. Ce programme de soin comporte une évaluation approfondie à l’aide d’outils standardisés pour aider à déterminer si le patient relève d’un traitement pharmacologique associé à la psychothérapie, et ainsi participer à ce programme de soin.
Qui peut participer à ce programme de soins ?
  • Homme entre 18 et 65 ans
  • Infraction sexuelle sur un enfant non pubère ou en début de puberté (c’est-à-dire généralement âgé de 13 ans ou moins)
  • Parle et lit couramment le Français
  • Suivi en milieu libre

La prise en charge thérapeutique du patient consistera en :
  • une consultation mensuelle avec un psychiatre spécialisé dans le suivi des patients pédophiles,
  • une psychothérapie, avec une séance toutes les deux semaines, assurée par un psychologue ou un psychiatre,
  • un bilan médical complet sur le plan somatique tous les cinq mois.

Ce programme est conduit dans 4 services cliniques en France :
  • Paris : CMP 75G21, 17-19 rue d'Armaillé, 75017 Paris : Dr M.Haberkorn (01 56 68 70 13)
  • Villejuif : Consultation externe du SMPR, Hôpital Paul Guiraud, 54 av République - 94800 Villejuif : Dr C. de Beaurepaire (01 46 25 27 92)
  • Lyon : Hôp. Neurologique, Aile A1, 59 Bd Pinel, 69500 Bron : Service du Pr M. Pugeat  (04 72 11 93 02)
  • Bordeaux : Centre Hospitalier Charles Perrens, 121, rue de la Béchade, 33076 Bordeaux : Dr F. Cochez  (05 56 56 35 16)

Pour toutes informations complémentaires n’hésitez pas à contacter le Dr Stoléru  (Tél : 06 43 62 55 14). Améliorer nos connaissances sur ce thème est un objectif auquel nous essayons tous de concourir. Votre attention aux patients qui vous sollicitent sur ce thème y participera. Les patients entrés jusque là dans ce protocole y sont encadrés et satisfaits. En vous remerciant de votre attention, recevez, cher(e) Collègue, mes sincères salutations.

 
*** ATTENTION, VOUS ENTREZ DANS UN ESPACE « MILITANT » ***
 
     Avertissement. La rédaction d’ACP ne partage pas nécessairement le positionnement politique des personnes physiques ou morales citées dans ces rubriques « militantes ». Par la diffusion de ces informations, elle souhaite simplement favoriser le débat d’idées dans le champ pénal, au delà des travaux scientifiques que cette lettre hebdomadaire a vocation à faire connaître.  
*** MIS EN SCENE  *** 
- 7. - Le théâtre Lucernaire et la compagnie Mactan présentent : « Motobécane », écrit et interprété par Bernard Crombey, d’après l’œuvre de Paul Savatier « Le ravisseur » (Editions Gallimard). 
Présentation du Lucernaire : « Et tiot Victor surnommé « Motobécane » sillonne les routes de Picardie sur sa mobylette bleue. Amandine, huit ans, surgit sur sa route et va bouleverser sa vie. Elle lui demande de l’aide, il la recueille, c’est là que les ennuis commencent. Oscillant du rire aux larmes, l’histoire nous transporte dans de mystérieuses et vibrantes symphonies humaines ». 
Mon avis : Emouvant, poétique, politique, d’une grande humanité. Allez écouter l’acteur, l’auteur, et surtout Victor,  PVT.
A partir du 7 mars, 18h30, dimanche 17h. 
- Lieu :  Le Lucernaire, centre national d‘art et d’essai, 53 rue Notre Dame des Champs, Pari 6ème.  
- Réservations : Tél. 01 45 44 57 34,  www.lucernaire.fr
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- 8. - La Compagnie des rescapés vous présente  NEUF METRES CARRE, un  spectacle inspiré de "Paroles de Détenus", mis en scène pas Sébastien Chenot, avec Pierre Devanne, Didier Billon, Camille Château, Nathalie Lacoste, Camille Lamache, Audrey Le Boedec, Céline Romand et Geoffroy Vernin  
Neuf mètres carrés. Surface moyenne d’une cellule d’une prison française. Elle « abrite » jusqu'à 5 détenus. Neuf mètres carrés d’espace vital pour « purger » sa peine, pour se purger. Neuf mètres carrés auxquels  il faut soustraire la surface effective des lits, des « sanitaires », des tables et chaises éventuelles, neuf mètres carrés pour payer sa dette, pour réfléchir, pour construire, se reconstruire, pour se détruire aussi.  
Pour découvrir ce projet, prenez cinq minutes pour visiter le site,  
*** DEBAT   *** 
- 9 - Communiqué commun au Syndicat de la magistrature, à l’Union syndicale des magistrats et l’Association française des magistrats instructeurs Pré-rapport Léger : une claire menace pour l’indépendance sans véritable avancée pour les droits de la défense.
    Composé sur mesure par des proches du pouvoir aux opinions connues d’avance, le comité Léger a, sans surprise, suivi les injonctions du président de la République. Il propose ainsi dans son pré-rapport la suppression du juge d’instruction, sans cependant garantir l’indépendance de l’autorité chargée de l’enquête, ni envisager des droits et moyens effectifs pour la défense. Au terme de ces propositions, le parquet deviendrait le seul maître des procédures pénales sans aucune modification de son statut.
    Le comité Léger part du postulat que le parquet français est à la fois indépendant et garant de la qualité de l’enquête, ce qui relève d’une mauvaise foi certaine au regard des réalités de terrain et de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (selon laquelle le ministère public français n’est pas une autorité judiciaire au sens de l’article 5 de la CEDH). En effet, la pression hiérarchique, qui s’est considérablement renforcée depuis deux ans, annihile toute velléité d’indépendance et le contrôle du bon déroulement des enquêtes est loin d’être effectif, faute de moyens.
   Au surplus, si le comité Léger pose le principe d’un renforcement du contradictoire, celui-ci reste en réalité très limité, voire virtuel, dans ses propositions concrètes : peu de renforcement du contradictoire dans les garde à vues de droit commun, maintien de régimes dérogatoires pour les infractions les plus graves et les plus complexes où les droits de la défense sont les moins garantis…
    Le comité suggère même de créer une « retenue judiciaire » d’une durée de 6 heures, avec des droits encore plus limités, alors que la garde à vue peut être levée à tout moment, y compris avant la 6ème heure. Au lieu de simplifier, on multiplie les régimes en limitant les droits !
   Comme nous l’avions souligné lors de l’annonce présidentielle, la création d’un juge de l’enquête et des libertés apparaît comme une pure caution procédurale. Loin de tirer les conséquences de l’impuissance du JLD, le comité Léger consacre le principe du « juge alibi » au statut indéfini, aux interventions ponctuelles et sans véritable pouvoir pour impulser et orienter les investigations.
   Après les travaux de la commission d’enquête parlementaire consécutive à l’affaire dite d’Outreau, le législateur a créé les pôles de l’instruction dont la mise en oeuvre n’est pas encore effective. Ce rapport vient bouleverser cette nouvelle organisation de la procédure pénale, avant même qu’on ait pu en mesurer les effets.
   Pire, dans sa logique régressive, le comité va jusqu’à suggérer de supprimer certaines possibilités d’appel contre les décisions de poursuites devant les juridictions répressives !
   Enfin, aucun mécanisme équivalent à la plainte avec constitution de partie civile n’est prévu en matière correctionnelle, alors que cette voie procédurale est aujourd’hui à l’origine de nombreuses informations judiciaires en matière économique et financière, de santé publique, ou d’homicides involontaires. Il s’agit d’un net recul pour le droit des victimes. L’Association Française des Magistrats Instructeurs, l’Union Syndicale des Magistrats et le Syndicat de la Magistrature sont consternés de telles propositions. Ils demandent solennellement la dissolution du comité Léger qui a démontré sa partialité et ses insuffisances.
Le bureau de l’USM Le bureau du SM Le bureau de l’AFMI
_________________________________________________________________________
- 10. – PARIS. Mercredi 18 mars 2009, 19h. « Justice : quelle réponse au tout répressif ? », conférence de Dominique Rousseau. Conférence « Esprit public », organisée par la fondation « Terra Nova »,   la Revue  « Esprit » et la mairie du 3ème arrondissement 
    Réforme de la carte judiciaire, peines planchers pour les mineurs récidivistes, possibilité d’abaisser l’âge de l’incarcération à 12 ans, modification du statut du juge d’instruction…  Les réformes impulsées par le gouvernement Sarkozy remettent en cause la conception républicaine traditionnelle de la justice. Mais au-delà de la contestation, que proposer ? Quelle vision de la justice peut-on défendre, quelles réformes concrètes peut-on avancer ? Comment fuir les écueils de l’angélisme et du tout-sécuritaire, pour à la fois défendre les victimes et respecter les libertés ? 
   Mettre le diagnostic et les propositions d'action au cœur du débat public : tel est l'objectif que se fixent Terra Nova, la Revue Esprit et la mairie du 3ème arrondissement en renouant avec le cycle de conférences « Esprit Public ». Universitaires, professionnels et hommes politiques viendront au cours du premier semestre 2009 pour débattre du fond, autour de sujets d'actualité : rôle et avenir des puissances américaine et européenne, réorientation du système économique et financier, propositions d'amélioration de notre système éducatif, clarification des liens entre pouvoirs et médias...
- Lieu :  Mairie du 3ème  arrondissement,  2, rue Eugène Spüller,  Entrée principale - salle Odette Pilpoul. Métro République (lignes 3, 5, 8, 9, 11) ou Temple (ligne 3) 
* Contact :  Elie Levaï, responsable des événements média à Terra Nova, Tél. 01 58 36 15 25, elie.levai@tnova.fr
 
*** UNION EUROPEENNE ***
 
- 11. - Source : La Lettre de la Fondation Robert Schuman, n°385,  9 mars 2009.
- Serbie / Justice. Le Secrétaire d'État à la Justice serbe, Slobodan Homen, a annoncé, le 4 mars, que la délégation du ministère de la Justice serbe avait reçu à La Haye le projet d'accord, que la Serbie doit signer avec l'Union européenne, concernant la coopération entre les bureaux du procureur, la police et la justice de tous les Etats membres de l'UE. Il a ajouté que "[cet] accord est l'une des étapes les plus importantes dans le processus de l'intégration européenne."
*** FROM INSTITUT OF CRIMONOLY, TUBINGEN ***

- 12. - From Hans-Juergen Kerner, Listserv Mananger, Criminology Criminal Justice News Professor and Director, Institute of Criminology,  University of Tuebingen,  Sand 7, 72076 Tuebingen, Germany,  Phone: +49-7071-297 29 31 // Fax: +49-7071-29 51 04 ; hans-juergen.kerner@uni-tuebingen.de Secretariat: ifk@uni-tuebingen.de ;
REGISTER NOW - access ends March 31, 2009! 
* Reports on the State of Juvenile Justice Systems in Selected Countries. The United Nations "Committee on the Rights of Child" (CRC) has recently been publishing its evalution reports on the state of Juvenile Justice Systems of some UN Member States:  United Kingdom and 9 other States in Middle and East Europe and in other parts of the World. Acces is being provided through hyperlinks at:
http://www.oijj.org/news_oijj_ficha.php?rel=SI&cod=238&pag=050300&idioma=en


* Senior Academic Positon for RegNet open at the Australian National University, Canberra, ACT. The Regulatory Institutions Network (RegNet) is an interdisciplinary research group.  RegNet's main goal is to challenge and advance current understanding and approaches to questions of private, public, and NGO governance through regulatory frameworks that develop evidence-based theory, policy and practice.  It is considered one of the world's leading centres in sociolegal studies.
   RegNet's current research projects cover areas as diverse as climate change, restorative justice, peacebuilding, policing and security, and social inclusion.
We are particularly interested in scholars with a research record or research plans in Asia and the Pacific. For further details about the Regulatory
Institutions Network, see website
http://regnet.anu.edu.au/.
   A successful candidate for this position would be an internationally recognised scholar in his or her area, a successful applicant for
competitive research grants, an experienced supervisor of graduate students and an outstanding academic leader. He/she would be expected
to assume leadership responsibilities within RegNet as Head of Program, helping to guide RegNet as it enters its second decade.
   Enquiries: Professor Hilary Charlesworth, T: 02 6125 6040  E:
CharlesworthH@law.anu.edu.au  Reference number: A043-09AV
Closing Date: 27 March 2009
   The position description is available from
http://jobs.anu.edu.au/PositionDetail.aspx?p=544


* Confence on Anti-Social Behaviour in London, UK,  in April 2009. 'Situating Anti-Social Behaviour and Respect': A National Conference sponsored by the Economic and Social Research Council. Wednesday 22nd April 2009. Venue: Great Hall, King's College, London
Presenting a debate and dialogue between practitioners, policy-makers and researchers, about the shape and future direction of measures to tackle anti-social behaviour. For further information see: www.law.leeds.ac.uk/esrcasb/
 
* Annual Jerry Lee Crime Prevention Symposium in Adelphia, MD, USA, in April 2009. Registration is now open for the 9th Annual Jerry Lee Crime Prevention Symposium to be held April 27-28, 2009. Once again, the focus of the Symposium is on the work of the Campbell Collaboration's Crime and Justice Group.
Day 1 will begin at 1:00pm at the University of Maryland Inn & Conference Center in Adelphi, MD. It will include five presentations on innovative methods in evidence-based policy, advances in experimental criminology, and the potential limits of meta-analysis.
The second day will open at 8:30 am at the Hall of the States Building in Washington, DC (444 North Capitol St. NW) with a continental breakfast, and presentations will begin at 9:00 am. It will consist of presentations of research results on two key criminal justice topics – restorative justice programs and school bullying prevention programs. Finally, the second day will feature a roundtable discussion exploring the question of how to best spend federal dollars on crime prevention programs.
For more information and to register, please visit 
http://gemini.gmu.edu/cebcp/JerryLee.html or contact Symposium coordinator Cody Telep at cebcp@gmu.edu or (+1) 703-993-4901.

* BJC Conferences  in London, UK, in April 2009 and in September 2009. BRITISH SOCIETY OF CRIMINOLOGY - YOUTH CRIMINOLOGY/YOUTH JUSTICE NETWORK (YC/YJN) CONFERENCES
- One-Day Conference:  Youth in Crisis? Gangs, Territoriality and Violence, Friday 24th April 2009.
- Youth Justice and the Policy Process: Messages from Research and Practice, Friday 5th June
- One-Day Conference: International Youth Justice, Friday 25th September
   Note: Registration fees have been fixed at deliberately modest rates in order to allow for the widest participation. Significant interest in the conferences is anticipated and, as such, early booking is recommended in order to avoid disappointment.
   Ms Dianne Webb, YC/YJN Conference Administrator, School of Sociology and Social Policy
The University of Liverpool, Bedford Street South, Liverpool L69 7ZA 
* One-Day Conference on Confidence in Criminal Justice in London in April 2009. The Crime and Criminal Justice Statistics User Group will hold its annual conference on Wednesday 29 April at the Royal Statistical Society. The theme is Confidence in Criminal Justice, with keynote presentations by Professor David Smith and Professor Alison Liebling. The event will be concerned with questions about confidence, institutional legitimacy and trust in justice. 
The conference is free, but participants are asked to over their own travel costs; administration for the event is provided by ICPR, King's College London. If you want a place, email
icpr@kcl.ac.uk  with your details. Numbers are limited to 75 places, on a first-come, first-served
basis. The event is funded and co-sponsored by the Home Office and Ministry of Justice. 


* Summer School Courses in Utrecht, The Netherlands, on International Juvenile Justice an other Issues. Summerschool Utrecht 2009: Course International Juvenile Justice, Utrecht University, Willem Pompe Institute of Criminal Law and Criminology (WPI). This course offers an international comparative perspective on Juvenile Justice, bringing together a group of international experts. It will focus on trends in Juvenile Justice in Europe and the US, on institutions and procedures, on sanctions and practices of diversion in Europe and the US, on juvenile penitentiary law in Europe and the US and on children’s rights in the context of Juvenile Justice.   http://www.utrechtsummerschool.nl  
 
* One-Day Symposium on Mapping Dangerous Spaces in London, UK, in June 2009 SECOND CALL FOR PAPERS: Mapping Dangerous Spaces.
   A one day interdisciplinary symposium for postgraduates and early career researchers to be held at the British Library Conference Centre on 1 June 2009.
   The School of Social Policy, Sociology and Social Research at the University of Kent and The British Library invite postgraduates and early career researchers to present their work and generate new debate about 'dangerous' spaces and the way in which crime and danger are mapped.
   We would like to offer researchers the opportunity to challenge collectively orthodox understandings about the mapping of 'danger' and to draw together interdisciplinary work about how changing perceptions of danger are represented and imagined.
   The day will take place at The British Library and will include an introduction by Peter Barber to some unusual maps of 'danger' that are specific to the collections. An interdisciplinary panel of academics will speak on their work and will include Kate O'Brien from the University of Kent and Alessandro Scafi from the Warburg Institute.
   We warmly invite and welcome proposals for themes for parallel sessions, papers or workshops. Joint papers are welcome. Please send 200 word abstracts as well as ideas for themes by Friday 13 March 2009 to conference organisers (below).

Possible themes include: Ideology/Power. Space and Culture. Mapping cognitively, emotions and the psycho-geography of space. Mapping liminal spaces. The 'civilized' space. Literary, fictional and virtual maps. New ways of reading maps.  Gender, race and 'danger'. Issues of surveillance and control. We invite attendees to join us for lunch as well as a networking session at the close of the symposium. A small registration fee of £10 will apply to all participants. Tickets will be available through the British Library box office from late March.
   Laura Hanson (
ljh29@kent.ac.uk) and Dr. Sarah Evans (sarah.evans@bl.uk)

* Intensive Summer School on Organized Crime in Catania, Italy, from End of June to Early July, 2009. ECPR has set up a new Intensive Summer School on Organised Crime (ISSOC) aiming at reducing the gap between Pratictionaires and Scholars involved in the practice/study of tackling Transnational Organised Crime and at creating a network among people interested in this topic. ISSOC's first edition will be held at the University of Catania (Italy) from 29 June to 11 July 2009. Now the call for application is open. For further informations please, visit the following web page: http://www.fscpo.unict.it/SGUE/ISSOC/Site_2/Welcome.html
    Francesca Longo, Jean Monnet and full professor of European Union Public Policy, Department of Political Studies, University of Catania
 
* Art Crime Conference in Amelia, Italy, in July 2009. Call for Papers. 11-12 July 2009, ARCA Annual Conference, THE STUDY OF ART CRIME. Amelia, Italy
   The focus of this international conference is the academic and professional study of art crime, and how it can help contemporary law enforcement and art protection.  ARCA seeks to encourage scholars and students worldwide to turn their attentions to the understudied field of art crime and cultural property protection.  The more minds working in the field, and the better the relationship between scholars and professionals (from police to security to the art world), the better protected art will be in the future.  The keynote address will be made by Colonello Giovanni Pastore, Vice-Comandante of the Carabinieri Division for the Protection of Cultural Heritage.  Other special guest speakers will include the recipients of the annual ARCA awards for excellence in art policing, art security, art crime scholarship, and lifetime achievement in defense of art (recipients will be announced in March).
   ARCA welcomes submissions of papers for presentation at the conference.  Papers should be 20 minutes in length, and should be related to the academic study of art crime or the collaboration between scholars and professionals for the prevention of art crime.
Tickets may be reserved by email, with limited numbers available.  A complete schedule with further information on the conference, keynote speakers, and beautiful Amelia, Italy (located just outside of Rome), will be available in March.  Please see www.artcrime.info/events.
Please send submissions, ticket requests, and inquiries to conference@artcrime.info.
For more information on The Journal of Art Crime and ARCA's upcoming book, Art & Crime, please see www.artcrime.info/publications 

* Ninth Annual Conference of the European Society for Criminology in Ljubljana, Slovenia, in September 2009. The European Society of Criminology (ESC) will hold its 9th Annual Conference in Ljubljana. The local organizers will be the Slovenian Academy of Sciences and the University of Marbibor. More details can be found at the Conference Website: http://esc.sazu.si/

 
* International Conference on Corruption and Human Rights in Maastricht, The Netherlands, in October 2009
On 22 & 23 October 2009, the Maastricht Centre for Human Rights of Maastricht University will host an interdisciplinary conference on the topic of ‘Corruption and Human Rights’. For the call for papers, as well as information about registration, please visit www.law.unimaas.nl/humanrights

* Restorative Justice World Conference in Bethlehem, PA, USA in October 2009. The IIRP invites you to submit a proposal to present at its 12th World Conference, October 21-23, 2009, Bethlehem, Pennsylvania, USA. The deadline for proposals is March 30. This interdisciplinary conference will provide an international  perspective on restorative practices theory and practice in a variety of settings, including education, social welfare, criminal justice, community development and workplaces.
    Most IIRP conference presenters are not professional speakers. Aside from a few featured speakers (see below) and videos, our conferences
are created by you and others like you who have submitted proposals to present in 50-minute breakout sessions. We encourage you to share your
experiences and knowledge. No formal papers are required. Presenters receive a reduced registration rate.
    For more information and to submit a proposal, go to:
http://www.iirp.org/beth09

* New Date for the 16th World Congress on Criminology in Kobe, Japan. The 16th World Congress of the International Society for Criminology in 2011. The 16th World Congress of the International Society of Criminology (ISC) will be held at the Kobe International Conference Center in Kobe, Japan, on August 5-10, 2011.  The local host is the Japan Federation of Criminological Associations (JFCA), which is formed by the eight criminological associations in Japan covering a wide range of disciplines from sociological criminology to correctional medicine.  JFCA has started its preparation for the Congress with close consultation with the ISC leadership.  
The general theme and other details will be determined at the meeting of ISC’s Board and Scientific Committee in Paris in May, 2009.  An official website will be set up and the first circular will be prepared soon afterward.  
Kobe is a port city with 1.5 million inhabitants located near Osaka in western Japan. (http://www.kvca.or.jp/convention/english/index.html) One of the first ports opened to the outside world in the late 19th century, it has a distinctive international atmosphere which attracts tourists both from abroad and from Japan.  Although devastated by the earthquake of 1995, Kobe, the “Phoenix”, has quickly risen again, and now fully enjoys its prosperity.  
The city is served by two nearby international airports (the Kansai International Airport and the Osaka International Airport) as well as a municipal airport.  A day trip to Kyoto and Hiroshima can easily be made by train, and a trip to Tokyo in eastern Japan is also easy by train or plane.  
The Congress is to be held at the Kobe International Conference Center, located on a man-made island in the Port of Kobe.(http://kobe-cc.jp/english/index.html)  It is conveniently surrounded by a group of hotels with varying prices, and all congress sessions will be held in the fully air-conditioned rooms under one roof of the Conference Center. 
We will keep you posted of the progress.  Please plan ahead to attend this important event for the world community of criminologists.  It may be a good idea, for instance, to make this Congress a part of your summer vacation in 2011.  You will not be disappointed, intellectually or otherwise.        
Until the official website is set up, please send your inquiries to: Secretariat, 16th World Congress of ISC c/o Osaka University of Commerce tel: 81-(6)-6618-4323    fax: 81-(6)-6618-4426 wcon@oucow.daishodai.ac.jp
 
*** FROM CENTRE FOR PRISON STUDIES, LONDON ***
- 13. Information from Helen Fair, Research Associate, International Centre for Prison Studies, School of Law King's College London.  
Self-harm prisoner inquiry deal  
http://news.bbc.co.uk/1/hi/uk/7923689.stm  
Mexican prison riot 'kills 20'  
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/americas/7924815.stm  
Scores of killers who were given life terms released from prison to commit serious crimes  
http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/politics/lawandorder/4937950/Scores-of-killers-who-were-given-life-terms-released-from-prison-to-commit-serious-crimes.html  
Flawed approach to detention goes beyond privatised prisons 
http://www.guardian.co.uk/society/2009/mar/05/prisons-and-probation  
MP’s concern over suicide numbers at prison 
http://www.romseyadvertiser.co.uk/news/southampton/4175301.MP___s_concern_over_suicide_numbers_at_prison/  
Jack Straw to open probation centre  
http://new.edp24.co.uk/content/news/story.aspx?brand=EDPOnline&category=News&tBrand=EDPOnline&tCategory=News&itemid=NOED04%20Mar%202009%2020%3A14%3A30%3A043  

Rise in prison population forcing reform of system (Cambodia) 
http://www.phnompenhpost.com/index.php/2009030524603/National-news/Rise-in-prison-population-forcing-reform-of-system.html  
Juveniles protest delay in getting bail 
http://www.hindu.com/2009/03/05/stories/2009030557160100.htm  
Asylum system hampered by lack of detention spaces  
http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/politics/4940446/Asylum-system-hampered-by-lack-of-detention-spaces.html

Repeating mistakes of US prisons

http://www.guardian.co.uk/society/2009/mar/06/penal-policy  
Prison officers attacked at Mountjoy (Ireland)
http://www.rte.ie/news/2009/0305/mountjoy.html  
Filth And Fear Inside Venezuela's Prisons
http://news.sky.com/skynews/Home/World-News/Inside-Venezuelas-Prisons-Alleged-Drug-Smuggle-Couple-Paul-And-Laura-Makin-Remain-Locked-Up/Article/200903115235749?lpos=World_News_First_Home_Page_Feature_Teaser_Region_0&lid=ARTICLE_15235749_Inside_Venezuelas_Prisons%3A_Alleged_Drug_Smuggle_Couple_Paul_And_Laura_Makin_Remain_Locked_Up  
Prison campaign taken to conference
http://www.thisischeshire.co.uk/news/4179565.Prison_campaign_taken_to_conference/  
Specialist drugs court opens
http://news.bbc.co.uk/1/hi/england/bristol/7927639.stm  
Jack Straw in Norwich
http://www.eveningnews24.co.uk/content/News/story.aspx?brand=ENOnline&category=News&tBrand=enonline&tCategory=news&itemid=NOED05%20Mar%202009%2016%3A52%3A49%3A123  
Mexican authorities regain control of Cereso state prison
http://www.elpasotimes.com/newupdated/ci_11848561  
Criminal Justice and Licensing (Scotland) Bill published today
http://www.thefirmmagazine.com/news/1373/Criminal_Justice_and_Licensing_(Scotland)_Bill_published_today.html  
Why Britain can’t repatriate 900 Nigerian prisoners — Senate
http://www.punchng.com/Articl.aspx?theartic=Art20090306274189

We should try rehabilitating 'lifers'
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2009/mar/06/prisons-re-offenders-titan  
Offenders tell of court delay woe
http://news.bbc.co.uk/1/hi/uk/7927900.stm  
Row on asylum children detention
http://news.bbc.co.uk/1/hi/wales/7930973.stm  
Third of a million extra offences 'due to cuts to probation service'
http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/politics/lawandorder/4957777/Third-of-a-million-extra-offences-due-to-cuts-to-probation-service.html  
Ex-cons given £5m for losing free board and lodging
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/politics/article5864597.ece  
Some prisons set for private management  (New Zealand)
http://www.stuff.co.nz/national/politics/2194783/Some-prisons-set-for-private-management  
Is this Britain's most successful prison?
http://www.independent.co.uk/news/uk/crime/is-this-britains-most-successful-prison-1637479.html  
Condemned inmates turn prisons into death traps (Kenya)
http://www.nation.co.ke/News/-/1056/543208/-/u33k0q/-/  
Hopes rise for 150-job community prison
http://www.nwemail.co.uk/news/hopes_rise_for_150_job_community_prison_1_523428?referrerPath=home  
Women behind bars face harsh conditions: report (Cambodia)
http://www.phnompenhpost.com/index.php/2009030924657/National-news/Women-behind-bars-face-harsh-conditions-report.html  
Record number of young offenders in adult prisons (Denmark)
http://www.cphpost.dk/news/crime/155-crime/44981-record-number-of-young-offenders-in-adult-prisons.html  
Employment of prisoners declining due to crisis (Czech Republic)
http://praguemonitor.com/2009/03/09/employment-prisoners-declining-due-crisis

Government to make big savings in running prisons, MPs say
http://www.guardian.co.uk/politics/2009/mar/10/prisons-savings  
Immigration centre plans go ahead
http://news.bbc.co.uk/1/hi/england/beds/bucks/herts/7934284.stm  
Prisons to use double bunking  (New Zealand)
http://www.stuff.co.nz/national/politics/2249272/Prisons-to-use-double-bunking  
The growing influence of the Women's Institute
http://www.guardian.co.uk/society/joepublic/2009/mar/10/womens-institute-campaigns-prisons  
Over 1,748 people still languishing in jail … Without valid warrants (Ghana)
http://www.ghanaian-chronicle.com/thestory.asp?id=10810&title=%3Cb%3EOver%201,748%20people%20still%20languishing%20in%20jail%3C/b%3E  
Bronzefield prison 'expanding by stealth'
http://www.stainesnews.co.uk/staines-and-ashford-news/news-staines-and-ashford/2009/03/06/bronzefield-prison-expanding-by-stealth-54472-23080633/